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Synthèse de la CCSPL* « eau et assainissement » du 7 décembre 2023.

16/01/2024

 

Le mois de décembre écoulé aura été une nouvelle fois l’occasion pour vos représentants de l’association locale UFC QUE CHOISIR Lille Métropole de recueillir les éléments de l’année 2022 relatifs à la gestion de l’eau et de l’assainissement des 95 communes  qui composent la MEL* (dont la population est proche de 1,2 MILLION d’habitants). Concernant l’eau potable, 62 communes sont desservies par ILEO (groupe VEOLIA), 4 le sont par SUEZ (les deux opérateurs étant sous DSP*) et 29 par NOREADE. A l’opposé, l’assainissement est assuré très majoritairement (90 communes) par l’autorité organisatrice (la MEL), seules 5 faisant encore l’objet d’une prestation assurée par SUEZ (sous DSP*).

La puissance publique a déterminé 4 enjeux aux différents acteurs qui concurrent à la fourniture d’eau à savoir : LA TRANSPARENCE DES ACTIVITES, UNE EAU EN QUANTITE SUFFISANTE, UNE EAU DE QUALITE et UNE CULTURE DE LA PERFORMANCE. Trois opérateurs contribuent à la fourniture d’eau en gros (SOURCEO, SMAEL* et NOREADE) et leurs productions ont toutes marqué le pas en 2022 (-0,5% pour SOURCEO avec 42,7 MILLIONS de m3, -8% pour le SMAEL avec 22,3 MILLIONS de m3 et -12% pour NOREADE avec 1,1 MILLION de m3).Le spectre des sécheresses à répétition est passé par là avec heureusement à la clef une légère décrue de la demande en eau potable, signe d’une plus grande prise de conscience face à la problématique de l’eau. En ce qui  concerne la qualité de l’eau (brute et après traitement), près de TROIS FOIS PLUS DE CONTRÔLES sont effectués (par rapport aux seuils fixés par la réglementation), signe que la CONFIANCE DU CONSOMMATEUR peut être au rendez-vous. Concernant les eaux brutes et en sorties d’usines de traitement, les taux de conformité bactériologiques et physico-chimiques ont atteint respectivement 100 % et 98,7%.                                                                   
A l’opposé et l’actualité nous le rappelle périodiquement, les eaux vendues (chèrement) sous emballage plastique sont de plus en plus mises à l’index car outre leur impact environnemental, on y relève la présence de certains polluants inquiétants comme la dernière étude qui a mis en évidence la présence de … nanoplastiques (« le plastique, ça n’est pas fantastique ! »)

Concernant le taux de renouvellement du réseau d’eau potable (le patrimoine compte 4 277 km de canalisations d’eau potable), il a atteint les 43,6 km et le taux de rendement du réseau flirte avec d’excellents résultats (87,7% pour ILEO et même 90,6% pour SUEZ) grâce à une stratégie très offensive dans la détection des fuites. Du côté des finances, les recettes dépassent les charges. En effet, si ces dernières ont atteint en 2022 la somme de 62 988 954 € (dont 1 137 376 € l’ont été au titre de l’intéressement versé à l’opérateur ILEO pour cause de bonnes atteintes des objectifs fixés par la MEL), les recettes font mieux puisque les produits collectés ont été de 65 492 947 € soit un différentiel POSITIF de 2 503 992 €  avec à la clef un taux de marge (taux réel) de 3,83%.

Sur le plan de la tarification sociale, près de 13 097 abonnés ont bénéficié en 2022 d’une réduction de 20% du montant de leurs factures pour un coût total de 261 000 €.Le fonds de solidarité logement (FSL) a signifié l’ouverture de 323 dossiers pour un coût de 77 250 € avec effacement partiel voire total de créances. Quant aux « chèques eau » (versés par les CCAS*), près de 1 211 bénéficiaires se sont vus octroyer au total 474 170 € (soit 391 €/bénéficiaire), montant en nette augmentation par rapport à 2021 puisque la hausse s’élève à +19% signe d’une précarisation croissante de la population. Malgré le panel d’aides, le taux d’impayés continue de croitre avec 1,87% pour ILEO (et même 2,18% pour SUEZ !) et il conviendra rapidement de mettre un frein à cette dérive inquiétante car le poids financier pèsera un peu plus sur les autres consommateurs qui honorent (encore) leurs factures.

Le prix de l’eau potable ttc s’élevait le 1/1/2023 à 4,09 €/m3 (4,03€ le 1/1/2022) et se décomposait de la façon suivante : 38,5% pour l’assainissement, 29,5% pour le délégataire ILEO, 14% pour l’agence de l’eau, 10% pour les achats d’eau et 7% pour la TVA. Si la part assainissement est la plus lourde financièrement, il convient de préciser que le parc de stations d’épuration (détenues à 90% par la collectivité) est conséquent avec 6 équipements desservant chacun plus de 50 000 habitants, encore 7 desservant chacun moins de 16 000 habitants  et enfin deux équipements gérés en DSP* par SUEZ. Les boues qui en sont extraites sont très majoritairement orientées vers un usage agricole (68% via le compostage, 27% par épandage) et seulement 4% finissent dans les fours des cimenteries (après séchage) et 1% en enfouissement.

En conclusion et malgré les épisodes pluvieux intenses de ces dernières semaines (dans notre région, une pluviométrie parfois centennale a été relevée par l’établissement public METEO FRANCE), l’heure est à la vigilance. QUID de la capacité d’infiltration des sols détrempés (et de recharge des nappes souterraines) ? QUID de la météo de ces prochains mois et années alors que les hivers sont de plus en  plus courts (période qui correspond à la recharge par excellence) tandis que les trois autres saisons (printemps, été et automne) sont toujours plus chaudes et sèches ? Sur le plan économique, les coûts de l’énergie plombent de plus en plus l’activité (les pompes consomment beaucoup d’électricité) alors que les recettes pourraient stagner à terme (par la prise de conscience collective amenant à une diminution de nos consommations).Il est à noter également que certaines pollutions dites diffuses (d’origine agricole) comme celles des métabolites obligent la collectivité à investir dans des filtres à charbon actifs dans les usines de traitement de l’eau (celles de l’Arbrisseau et des Ansereuilles en sont déjà équipées).Il ne s’agit pas d’opérations neutres sur le plan financier et c’est au final au consommateur de payer, situation qui nous éloigne du principe POLLUEUR/PAYEUR !

Il est grand temps que la prévention soit privilégiée pour préserver (qualitativement et quantitativement) la ressource en eau  sous peine d’en payer chèrement l’addition demain telles la cigale et la fourmi… 

BC Commission environnement.

Glossaire :
CCSPL* (Commission consultative des services publics locaux, prévue par le code général des collectivités territoriales),
DSP* (délégation de service publique),
SMAEL* (Syndicat mixte d’adduction des eaux de la Lys),
CCAS* (centre communal d’action sociale). 

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