La SNCF, possible transporteur de COVID ?
15/03/2021
De notre adhérent M. F. Martin de La Madeleine
NDLR: Après avoir reçu une réponse négative de la SNCF, notre association a fait appel au médiateur de la SNCF !
La Madeleine, le 11 février 2021,
Madame Bascou,
Je vous ai adressé il y a quelques jours un courrier relevant de difficultés importantes rencontrées dans la relation quotidienne de voyageur TGV Lille Paris.
Je tiens d’abord à vous préciser que le « bon voyage » de 108€ a finalement pu être consommé au guichet de la gare de La Madeleine. Je vous fais noter au passage que ma tentative d’accès aux guichets de la gare du nord à Paris m’a été refusée par des vigiles. Il fallait devenir que le bon ne peut pas être utilisé pour l’achat d’un forfait sauf au guichet
Pour autant, et c’est l’essentiel de mon alerte, les conditions de transport imposées par la SNCF continuent de ne pas respecter les règles élémentaires de distanciation physique entre les personnes.
Ce que je vais citer n’est qu’un exemple, mais il illustre une situation vécue au quotidien. Vous savez que le nombre de voyageurs augmente chaque jour et que la capacité de places respectant la distanciation n’est plus adaptée. Je vous alerte donc en toute bienveillance sur le fait que les voyages en TGV mettent la vie des passagers en danger.
Ce jeudi 11 février, TGV Lille – Paris, départ 8h42 : la SNCF me contraint d’utiliser ce TGV suite à la suppression du 8h12 et à l’allongement du temps de parcours de 40% du 7h42 (sans impact sur le prix de mon abonnement bien entendu que je continue de payer près de 600€ par mois). Sur le quai, de nombreux voyageurs affluent, je me décide donc, comme chaque jour à voyager debout au bar afin de me mettre en sécurité, ainsi que les autres passagers. D’ailleurs, l’affichage au sol(photo jointe) permet de matérialiser la distance de 1m (« respectez vos distances d’au moins un mètre ». Une autre affiche sur la porte du bar autorise un maximum de 4 personnes dans le bar. Peu avant le départ du TGV, nous étions 3 personnes (abonnés au quotidien, donc vecteurs de contamination pour les autres voyageurs car en contact chaque jour
avec de nombreuses personnes dans le cadre de nos déplacements). Le contrôleur titulaire nous a demandé de ne pas rester au bar et de rejoindre nos places attitrées. Ma place attitrée ne respectant pas la distanciation de 1 mètre, j’ai refusé de m’installer à ma place. Ce qui a eu pour effet d’agacer le contrôleur. Les échanges sont restés cordiaux et calmes, y compris avec les autres voyageurs dans la même situation. Pour autant, j’ai reçu un propos difficilement acceptable de la part de quelqu’un, qui comme nous prend chaque jour des risques : « c’est la règle, il faut s’y tenir, dans les voitures, pas besoin de respecter les 1m, ça a été validé par la sncf » (je n’ai pas encore trouvé de note de l’OMS ou d’étude scientifique qui prouve que dans un train, on peut passer plus de
15 minutes à côté d’une autre personne à moins d’1 mètre en toute sécurité, alors qu’au bar du même train…oulala c’est risqué). « Si vous n’êtes pas content, vous n’avez qu’à travailler à côté de chez vous » : je ne l’avais pas encore eu celle-ci, il faut dire qu’en plus de 20 ans de navette Lille – Paris je m’étais habitué au « prenez votre voiture pour aller travailler ». J’ai finalement effectué le voyage assis au sol d’une plateforme non nettoyée depuis bien longtemps (la rame de ce matin n’a pas dû voir de désinfection depuis longtemps…). Ce matin, dans une rame simple duplex, il y avait plus de 350 passagers qui avaient réservé leur billet (vous saviez donc avant le départ qu’ils mettraient leur vie en danger en passant plus d’1 heure à 30cm d’autres voyageurs).
Le voyage retour départ 13h12 de Paris Nord, un « changement inopiné de matériel contraint les voyageurs de 2 rames duplex à s’entasser dans une seule ». La solution du contrôleur a été cette fois de me demander d’aller au bar debout…
Ce voyage du 11 février, je le vis chaque jour ou je dois me déplacer pour aller travailler à Paris. Le « changement inopiné du matériel est récurrent, il ne se passe pas une semaine sans que l’inopiné ne ressurgisse et devienne un « changement récurent de matériel »… et entasse à nouveau les voyageurs.
La SNCF a le choix de respecter la distanciation de 1 mètre entre les passagers car elle a réduit les trains circulant et utilise systématiquement des rames inadaptées.
Vous démontrez que votre intérêt financier prédomine en choisissant délibérément de ne pas respecter la distanciation dans vos trains au détriment de la santé et de la vie des passagers.
Maintenant, vous savez. Vous ne pourrez pas avancer que l’entreprise n’est pas responsable de cette situation.
Bien cordialement.
Frédéric MARTIN