Le stationnement dans les établissements de santé... Où en sommes nous... ?
20/06/2017
Il fût un temps où il était aisé de se rendre dans un établissement de santé pour s’y faire soigner ou, accompagner l’un de nos proches pour des soins ou pour une hospitalisation : existence des hôpitaux locaux de proximité avec l’ensemble des spécialités médicales à même d’assurer les soins de première nécessité voire d’urgence et donc la possibilité d’utiliser les transports en commun, circulation routière non saturée, gratuité des parkings mis à la disposition de la patientèle par les établissements de soins...
L’évolution de la réglementation, la réorganisation des structures de soins, le haut niveau de la spécialisation qui caractérise la médecine contemporaine, l’appât de recettes supplémentaires ont considérablement modifié nos conditions d’accès à un établissement de santé. Outre les moyens de transports sanitaires (ambulance, VSL) et taxis dont les conditions de remboursement par l’assurance Maladie sont encadrées, l’usage du véhicule personnel s’est généralisé en même temps que progressaient les niveaux de vie. Dans un premier temps et sur ce dernier point, les établissements de soins à but lucratif ont instauré le stationnement payant via des sociétés spécialisées en la matière (INDIGO, EFFIA….). Cette nouvelle manne financière a par la suite attiré certains établissements privés à but non lucratif (ESPIC) et publics qui ont instauré à leur tour, le péage. L’excuse qui a pu être invoquée à l’époque était la suppression des voitures ventouses qui squattaient les aires de stationnement proposées aux malades et aux visiteurs. Cette pratique semble pour autant coïncider avec la mise en place de la tarification à l’activité en lieu et place du budget global (ancien mode de tarification des soins et frais de séjour à l’assurance maladie).Depuis, cette pratique de recette complémentaire tend à se généraliser…
Les membres de la commission santé de l’association locale de LILLE Métropole de l’UFC QUE CHOISIR ont procédé à une enquête visant cette pratique.
Ainsi 14 établissements de la métropole et du Hainaut ont été concernés :
- 8 hôpitaux publics
- 4 établissements à but non lucratif (ESPIC) : hôpitaux et centre de soins
- 2 établissements à but lucratif : clinique ou hôpital privé
Pour la première catégorie de ces établissements, 3 ont instauré le stationnement payant dont un géré par une société privée. Tous trois appliquent la loi HAMON : tarification au ¼ d’heure. L’un des trois avait envisagé une augmentation de ses tarifs de 25% (de 40 centimes à 50 centimes au ¼ d’heure). Cette revalorisation jugée excessive aurait pour origine, l’impossibilité pour les caisses automatiques d’accepter les pièces de 1, 2 ou 5 centimes !
Pour le second de ces hôpitaux, le tarif avait été fixé à 50 centimes du ¼ d’heure.
Pour ces 2 établissements, et en raison des remarques formulées au sein du conseil de surveillance ou de la commission des usagers par les représentants des usagers, leur direction respective ont pour la première renoncé à la revalorisation envisagée au 1er janvier 2017 et pour la seconde, revu à la baisse la tarification (30 centimes au lieu de 50).
Ce renoncement et cette révision à la baisse n’ont en aucun cas été attribués à l’action des représentants des usagers.
Pour un seul de ces hôpitaux, il est appliqué un forfait dans le cadre de consultation ou d’examen médical (soins externes sans hospitalisation).
L’établissement dont la gestion du parking a été confiée à une société privée (QPARK) respecte bien la loi Hamon pour la tarification au ¼ d’heure et, informe sa clientèle sur la possibilité de se faire rembourser de ces frais par l’Assurance Maladie sans en préciser l’ensemble des conditions liées à la réglementation en vigueur. Sur ce point, il y a dissonance entre la plate forme téléphonique de l’assurance maladie et le site AMELI. La première informe d’une non prise en charge de ces frais, la seconde (et si les toutes conditions sont remplies) le prévoit.
Pour la seconde catégorie de ces établissements ESPIC (Etablissement de Santé Privé à Intérêt Collectif).
L’un ne possède pas de parking dédié à la patientèle, avec toutefois l’aménagement d’un dépose minute située à proximité. Les patients sont également informés (détail repris sur la convocation) de l’existence d’un parking payant proche de l’établissement.
Le second met à disposition un parking gratuit réservé aux patients et visiteurs.
Les 2 autres relevant d’un même groupe hospitalier propose un parking payant. La tarification ne respecte pas la loi HAMON, tarification à l’heure sans possibilité de décompte par quart d’heure. En contrepartie le prix est inférieur à l’ensemble des tarifs pratiqués dans les autres établissements. Par ailleurs il existe un tarif réduit (1 Euro) pour toute consultation et hospitalisation de jour et la gratuité est accordée aux personnes handicapées titulaires de la carte de stationnement pour personnes handicapées ou à la tierce personne l’accompagnant sur présentation de la dite carte.
Pour la dernière catégorie d’établissement, privé à but lucratif.
Les 2 hôpitaux privés concernés mettent à disposition un parking patientèle/ visiteurs géré par des sociétés privées spécialisées (EFFIA et INDIGO).
Pour l’un, la gratuité est proposée pour la première demi –heure puis la tarification au quart d’heure est pratiquée. Si pour ces 2 établissements la tarification au ¼ d’heure n’excède pas celle pratiquée par certains du domaine public, les forfaits pour soins ou hospitalisation de jour correspondent au forfait de 24 heures donc bien supérieur à ceux pratiqués dans le public.
Situation hétéroclite que cette mise à disposition ou non de parking à la patientèle et aux visiteurs : absence de parking, parking gratuit ou payant avec ou non respect de la loi HAMON et des tarifs qui se rapprochent de ceux pratiqués par les parkings de ville ( VINCI pour ne pas le citer).
Des indiscrétions recueillies ci et là par nos représentants au sein des commissions des usagers il est probable que la gratuité sera en voie de disparition dans les années à venir.
La Commission Santé