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Les perturbateurs endocriniens...

27/01/2018

Depuis la seconde moitié du 20e siècle l'Homme vit au contact de substances chimiques élaborées  par l'industrie (plus de 150.000) parfois pour le meilleur, parfois pour le pire.
Depuis les années 1990 il est admis que nombre de ces substances (dont certaines ont des effets persistants) ont la capacité d’interférer avec le système endocrinien.
« Un perturbateur endocrinien (PE) est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations » (OMS 2002)...

Le système endocrinien est  un réseau de communications qui implique des glandes endocrines (ex. hypothalamus, thyroïde, parathyroïdes, pancréas, surrénales, ovaires, testicules, etc.) et des tissus (ex tissus adipeux,etc.) qui libèrent des hormones dans le sang (hormones sexuelles, thyroïdiennes, corticoïdes, etc.).  Une hormone agit de manière spécifique sur un organe cible, le récepteur, afin d'en modifier le comportement pour réguler par exemple le métabolisme, la croissance, le développement, le sommeil,  l'humeur....

Les PE peuvent d'origine naturelle, par exemple les phytoestrogènes  de certaines plantes (soja...) ou d'origine chimique et sous-produits industriels relevant d'activités humaines : des objets de consommation courante, des pesticides  appelés phytosanitaires pour les produits de traitement des cultures et biocides pour l'entretien des maisons, des antiparasitaires, des médicaments, des dispositifs médicaux, des produits cosmétiques....

Parmi les mieux connus :

  • des produits de combustion comme les dioxines, les furanes, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
  • des produits industriels ou domestiques comme les phtalates ou le bisphénol utilisés dans les plastiques ; les parabènes conservateurs dans les cosmétiques ; les organochlorés (DDT, chlordécone) dans les phytosanitaires ; l'étain dans les solvants.

En  2017 Que Choisir a publié (web) quelques articles à ce sujet notamment sur les PE dans les objets quotidiens et la cosmétologie. Ils peuvent se retrouver dans l'environnement du fait d'une contamination de différents milieux (eau, aliments, air, poussières, produits ou articles de consommation...) avec non seulement un impact sur la santé humaine mais aussi sur la faune.

L'individu peut être ainsi exposé par  de multiples voies (ingestion, inhalation, contact cutané) à la fois à des niveaux de concentration infimes (la dose ne fait plus le poison), par un mélange de substances et sur le long terme avec la notion d'effet cocktail (effet actif pour une dose moindre que pour chaque substance seule) , à des périodes particulières de son existence (périodes pré et post natale, puberté).

Les effets délétères soupçonnés ou avérés sur les humains :

  • du côté masculin :baisse de la qualité de sperme = PCB,DDT, dioxine ; déséquilibre à la naissance au détriment des garçons ; malformation des organes génitaux masculins ;cancer du testicule ; cancer de la prostate = chlordécone, PCB
  • du côté féminin : puberté précoce = pesticides organochlorés ; cancer du sein = DES,DDT,BPA
  • autres troubles suspectés : maladies thyroïdiennes ; troubles du comportement de l'enfant : les hormones thyroïdiennes intervenant dès le stade embryonnaire ; perturbation du système immunitaire ; obésité et diabète.

Malheureusement la complexité des études permet aux lobbies industriels, par une culture du doute, de retarder des décisions sanitaires.

JP.P  Commission Santé

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