Tarifs postaux… Les particuliers une fois encore assommés !
09/08/2019
Comment s’étonner du nouveau coup de bambou qui frappera les consommateurs à compter du 1er janvier 2020 pour leurs tarifs d’envois de courriers (+ 10,3 %) ? Le prix du timbre rouge atteindra alors 1,16 € !
La Poste profite en effet de la large latitude que lui laisse l’Arcep (le régulateur du secteur postal) dans la fixation des tarifs, puisque la seule chose qu’elle doit respecter, c’est une hausse maximale de 5 % par an de l’ensemble des prestations du service universel (courrier des particuliers, courrier des professionnels, publicité adressée, colis…). Et comme l’UFC-Que Choisir l’a déjà mis en évidence dans une étude publiée il y a quelques années, La Poste ne se fait pas prier pour s’arranger avec cette moyenne, en faisant trinquer les consommateurs sur une activité où elle est en monopole de fait, tout en modérant les tarifs aux entreprises, pour lesquels elle est en concurrence.
A ce petit jeu, elle fait aujourd’hui plus fort que jamais, puisque la hausse du courrier pour les particuliers sera le 1er janvier prochain 78 % plus élevée que celle frappant les professionnels ! Quant à la publicité adressée, sa hausse (1,1 %) se calquera, quasiment comme toujours, sur l’inflation.
La situation à laquelle les consommateurs sont confrontés est d’autant moins acceptable qu’en augmentant les tarifs, on les détourne du courrier (ce qu’admet enfin l’Arcep, après avoir prétendu contre l’évidence, au cours de diverses réunions avec l’UFC-Que Choisir, que la hausse des prix n’avait pas d’impact sur les volumes !). Les volumes d’envois réalisés par les particuliers poursuivent donc leur chute, ce qui fournit l’argument idoine à La Poste pour demander des hausses de tarifs, censés couvrir les coûts.
A terme, à mon sens, l’objectif de ces hausses continues et massives du prix des timbres est d’étouffer à petit feu le service postal universel, pour obtenir la suppression du timbre rouge (livraison à J+1), ou la réduction de 6 à 5 jours par semaine de la collecte et de la distribution du courrier.
Alors, que faire pour ralentir ce déclin qui semble inéluctable, et garantir le prix juste aux consommateurs ? Nous demandons que l’Arcep sorte de l’hypocrisie bien commode qui consiste à fixer une inflation moyenne, en se désintéressant de la manière dont La Poste répercute ensuite ces hausses aux consommateurs. A l’Autorité de prendre ses responsabilités, et d’indiquer quel plafond il est acceptable de fixer pour l’évolution des tarifs des particuliers; nous sommes bien évidemment prêts à participer aux discussions…
Alain Bazot Président de l’UFC – Que Choisir