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Synthèse de la CCSPL* « eau et assainissement » du 19 septembre 2

27/09/2022

Des signaux encourageants: Pour le consommateur lambda, l’eau du robinet se résume à ce précieux liquide qui DOIT COULER DE FACON IRREPROCHABLE, jour et nuit 365 jours/an (car faisant partie des besoins dites essentiels à notre quotidien), qu’il fasse chaud (de plus en plus) ou froid (de moins en moins). La réalité de cette eau potable au quotidien est plus complexe que l’on veut bien l’imaginer et révèle une organisation complexe que les CCSPL* permettent de mieux appréhender. C’est l’objet de cette restitution, a minima, qui vous permettra de comprendre le cheminement de ce bien essentiel à la Vie et à nos usages au quotidien...

 

 

ICE ADMINISTRATIVE (la MEL* est compétente pour les 95 communes), de la GESTION PATRIMONIALE (MEL et SOURCEO pour 66 communes et NOREADE SIDEN-SIAN* pour les 29 restantes) et de son ENTRETIEN (ILEO pour 62 communes et SOURCEO pour les 33 communes restantes).

Comme la consommation d’eau (sous tous ses usages) et ses différents usages contribuent à sa dégradation voire à sa pollution (eh oui, nous la salissons !), il faut passer par l’étape de l’ASSAINISSEMENT. Cette dernière partie intègre la GESTION DES EAUX PLUVIALES (compétence MEL pour les 95 communes), la COLLECTE et LE TRAITEMENT DES EAUX USEES (compétences réparties selon les territoires entre la MEL, VEOLIA et SUEZ) et enfin l’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF (pour celles et ceux qui ne sont pas raccordés au réseau d’égout) où la MEL veille.

Parmi les quelques éléments qui auront marqué l’exercice 2021, nous notons le saut QUALITATIF dans l’amélioration de la performance du réseau d’eau potable géré par ILEO. Le rendement du réseau a atteint 86,63% (84,7% en 2020) pour un objectif fixé à 84% par la MEL*. Dit simplement, les fuites diminuent notablement (sur 100 litres d’eau produits en 2021, le réseau n’en perd plus « que » 13,63) grâce au travail mené par les équipes d’ILEO qui traquent les fuites en permanence. Ce travail est complété par un renouvellement du réseau d’eau potable qui a (enfin) dépassé le chiffre de… 1% (1,04% très précisément) avec 44,2 km de canalisations changées sur un patrimoine qui en comptent quand même 4 229 kilomètres ! La ressource en eau est toujours majoritairement issue des « champs captants » (classés en AAC*) mais l’insuffisance de la recharge (qui tend à s’installer dans la durée depuis une vingtaine d’années) oblige à recourir davantage à l’eau de surface constituée par l’eau de la LYS via le SMAEL*. Une GESTION DYNAMIQUE avec ce dernier (on privilégie systématiquement la partie aval de la Lys quand il pleut) permet de limiter, voire de diminuer les prélèvements dans la nappe (diminution de 2% entre 2020 et 2021) mais la poursuite de la hausse de la consommation d’eau potable (+1,77% en 2017, +4% en 2018, +5,27% en 2019, +4,10% en 2020 et +2,75% en 2021) risque de poser un problème aigu dans la décennie à venir et de nouvelles stratégies s’imposeront. En 2021, ce sont près de 68 MILLIONS de m3 qui ont été produits et achetés pour les besoins de 1,2 MILLIONS d’habitants de la MEL. Les origines de cette production sont issues à 62,4% des eaux souterraines (SOURCEO avec 42,7 MILLIONS de m3), 36% proviennent de la partie amont de la Lys (SMAEL* avec 24,6 MILLIONS de m3) et 1,6% du gisement de Pecquencourt, opération assurée par NOREADE à hauteur de 1,1 MILLION de m3. Certes, le consommateur Nordiste est encore économe en ressource (un foyer Nordiste consomme environ 85 m3/an contre 120 m3/an dans le sud) mais la tendance haussière se poursuit, phénomène aggravé par des étés de plus en plus chauds et secs et des périodes de recharge écourtées mais également par le recours croissant aux piscines (souvent éphémères, vendues en grandes surfaces y compris lors des arrêtés sécheresse, dont le précieux contenu est JETÉ en fin d’été !!!).

Selon le CIEAU(2), la consommation moyenne en eau varie selon plusieurs critères (revenus, âge, mode de vie et géographie) avec plusieurs constats à savoir plus on est riche, plus on consomme d’eau , plus on est vieux plus on consomme d’eau, plus on est sportif plus on consomme d’eau et plus on vit au sud plus on consomme d’eau y compris lors des vacances où l’insouciance est reine. Si l’eau potable dédiée à l’alimentation (cuisine et boisson) n’entre que pour 7% de nos usages, les bains/douches représentent 39%, les chasses d’eau (WC) 20%, nos lave-linge 12% et nos vaisselles 10%.C’est dire les pistes d’améliorations qui sont possibles et en premier lieu celles pour nos toilettes (WC) où nous utilisons toujours de l’eau potable (!!!) pour chasser nos excrétions (urines et excréments). L’usage de l’eau de pluie voire l’introduction des toilettes sèches permettraient de soulager (sic) ce poste très consommateur d’eau.

Du côté des nouveautés, la commune d’Aubers a vu la mise en service d’une station d’épuration en remplacement du lagunage qui ne pouvait plus répondre aux besoins de la commune en plein développement. Sur le plan de la tarification, l’eau servie par ILEO a désormais atteint 4,03 € TTC/m3 (prix intégrant l’eau potable et l’assainissement) et l’augmentation devrait se poursuivre ces prochaines années alors que les tarifs de l’énergie flambent (acheminer l’eau potable mais également les eaux usées vers les stations d’épuration constituent des opérations énergivores en électricité et le contexte énergétique actuel nécessitera des investissements dans les énergies renouvelables (ENr) comme le solaire, afin de diminuer les achats d’électricité). La campagne de changement des compteurs d’eau est quasiment bouclée avec désormais un âge moyen qui atteint 6 ans (un compteur neuf, ça compte bien !). La situation est juste ternie par l’explosion des impayés (taux de 1,81% en 2021 pour un objectif fixé par la MEL* inférieur à 1,1%) mais les effets lié à la Loi Brottes (1) sont juste inquiétants tant les abus sont fréquents du côté de certains consommateurs (qui ne sont pas toujours les plus précaires…).

Voulue par la majorité actuelle en responsabilité à la MEL pour la période du mandat (2020 à 2026), la volonté est au « renforcement de la participation des habitants » (terme repris dans le rapport de synthèse, page 20).

Néanmoins, des récentes décisions prises par certains élus de la MEL augurent mal la notion d’EXEMPLARITÉ dans les mesures prises pour renforcer la PERMÉABILITÉ d’un secteur stratégique (celle des champs captants classés en AAC* assurant quasiment les 2/3 de la ressource en eau de la métropole !) dans l’objectif de préserver la ressource en eau. Il en est ainsi de la l’agrandissement de l’aéroport de Lille-Lesquin (sur une commune pourtant classée « gardienne de l’eau » située sur les champs captants classés en AAC*) dont l’élargissement de la piste principale constitue l’un des éléments phare. Décision a été prise également de construire une nouvelle infrastructure routière de 12 km s’étendant entre Lambersart et Emmerin/Loos (dénommé la LINO*), quitte à passer sur des communes également classées « gardiennes de l’eau » - AAC* (Loos et Emmerin) ! La contradiction est reine puisque les phrases suivantes (extraites du rapport annuel 2021, page 18) sont les suivantes : « limitation de l’artificialisation sur l’Aire d’Alimentation des Captages (AAC),… exclusion de toute nouvelle extension urbaine quelle que soit sa vocation,… refonte des projets de desserte routière pour minimiser l’impact sur la ressource en eau,… ». Bref, de belles intentions mais en réalité bousculées par des démons tenaces (à l’instar du projet d’autoroute A1bis, avorté depuis, qui devait rallier la Picardie à la Belgique tout en soulageant l’A1 quitte à passer royalement sur… les champs captants avec tous les risques qu’induit une telle réalisation !!!). Sur l’autel de l’économie à tout prix et pour certains politiques (qui ne seront plus là demain pour en assumer la/les responsabilité(s), il faut continuer de fermer les yeux sur les risques encourus pour un bien aussi essentiel que l’eau.

L’avenir proche risque d’être cruel en termes de disponibilité de la ressource en EAU. En cause l’imperméabilisation qui se poursuit (même des opérations de reconquête sont désormais menées), un climat qui change très vite (sécheresses à répétition accompagnées de canicules en recrudescence) et des usages en augmentation. La fourniture d’eau sera bientôt rendue difficile à réaliser lors des futurs étés (annoncés de plus en plus chauds et secs !). Quant aux nouvelles opérations d’imperméabilisation décidées récemment (symbolisées aujourd’hui par l’élargissement des pistes de l’aéroport de Lille/Lesquin et de la construction de la LINO*), ça n’est pas faute d’avoir alerté l’exécutif en place tout comme les commissaires enquêteurs lors des enquêtes d’utilité publique…

    (1) https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/eau-potable-distribution

    (2) https://www.cieau.com/le-metier-de-leau/ressource-en-eau-eau-potable-eaux-usees/quels-sont-les-usages-domestiques-de-leau/

Glossaire :
CCSPL* (Commission Consultative des Services Publics Locaux), MEL* (Métropole Européenne de Lille), AAC* (Aire d’Alimentation et de Captage), SMAEL* (Syndicat Mixte d’Adduction des Eaux de la Lys), SIDEN-SIAN* (Syndicat Intercommunal de Distribution d’Eau du Nord - Syndicat Intercommunal d’Assainissement du Nord),
LINO* (liaison intercommunale Nord-Ouest).

 

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