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Sécheresse : Quel intérêt pédagogique pour un arrêté Préfectoral ?

15/09/2019

Depuis plusieurs mois, les arrêtés Préfectoraux se succèdent dans le département du Nord (comme parmi la majorité des autres départements Français) prévoyant un renforcement des mesures de restriction dans les usages de l’eau... 

A minima, tous les bassins versants du Nord (la définition selon le site des agences de bassin est la suivante : « correspond à l’ensemble de la surface recevant les eaux qui circulent naturellement vers un même cours d’eau ou vers une même nappe d’eau souterraine ») sont concernés par une « alerte sécheresse » voire par une « alerte renforcée sécheresse »  pour ceux de l’Yser, de la Scarpe amont et aval, de la Sensée et de l’Escaut. Si les particuliers sont à la même enseigne dans les deux cas, il n’en est pas de même concernant le monde agricole qui voit s’intensifier la pression  sur les usages avec la notion d’INTERDICTION de l’arrosage non pas seulement les samedis et dimanches de 10 à 18h00 mais également les mardis et jeudis pour certains secteurs les plus impactés. Reste que d’arroser en plein soleil les jours autorisés avec une efficacité proche de… 5% (par déduction 95% sont perdus en évaporation !!!) n’améliora pas la situation générale .Toutefois, il est néanmoins précisé dans l’arrêté que les techniques innovantes et surtout économes comme le goutte à goutte et la brumisation sont permises. D’aucuns diraient que la récupération d’eau de pluie par la création de retenues constitue la seule solution face aux phénomènes d’étiage sévère. Mais à quel prix pour l’environnement (assèchement des cours d’eau, recharge des nappes phréatiques de plus en plus difficile,…)  et avec quel argent sachant que l’actuel principal contributeur dans ce genre de réalisations s’appelle … le consommateur à hauteur de 80% ? Votre porte-monnaie apprécierait cette nouvelle ponction sur l’autel de l’agriculture intensive. D’ailleurs et au vu de ce qui passe en certaines régions équipées de telles retenues, on constate  également leur assèchement faute d’un changement dans les pratiques agricoles. Généraliser ces plans d’eau artificiel reviendrait à s’attaquer aux conséquences et non aux causes ! Mais revenons plutôt à cette pédagogie car celle-ci est mère de toutes les sagesses. Sur le périmètre de l’agglomération Lilloise, les principaux acteurs de l’eau que sont la MEL (Etablissement Public de Coopération Inter Communal), ILEO et quelques communes ont très vite réagi en informant les usagers de l’eau via différents canaux comme les sites internet, les factures d’eau et le journal de la MEL. Restent le rôle des communes dont l’attitude a fortement vite varié selon les sensibilités alors que paradoxalement les maires sont en charge … de la police de l’eau ! Alors que nos réserves d’eau n’ont jamais été aussi basses, les sites internet de certaines communes ne font même pas référence à l’arrêté sécheresse en se contentant d’un affichage sur leurs panneaux (d’ailleurs qui les lit ?) conformément aux préconisations Préfectorales ! Les bulletins municipaux qui devraient être les relais incontournables accompagnés de prospectus de sensibilisation au plus près des foyers ont été souvent aux abonnés absents ! Rappelons que  c’est la première vague des départs en vacances de juilletistes qui nous a évité le RATIONNEMENT DE L’EAU POTABLE sur la MEL car permettant une diminution de la consommation ! Alors qu’en ce dimanche 18 août 2019, quelques pluies salvatrices tombent sur une végétation assoiffée (malheureusement trop tardivement pour nombre d’arbres et d’arbustes qui n’auront pas résisté à une troisième année sèche) mais sans régler le problème de nos réserves souterraines (pour cela il faudra attendre les pluies d’automne et d’hiver pourvu que les quantités soient au rendez-vous !), il sera nécessaire pour les différentes strates des autorités (communes, MEL et Préfecture) qui veillent sur notre patrimoine à tous (L’EAU) de faire un RETOUR D’EXPERIENCE rapidement car les prochaines années s’annonceront de plus en plus difficiles à surmonter . Par nature, l’Homme a la mémoire courte et ne semble pas prendre la mesure des effets du changement climatique actuellement en cours. Reste à nous poser simplement la question de ce que nous pouvons faire à notre modeste niveau tandis que les plus gros consommateurs d’eau en période estivale (les agriculteurs) sont condamnés à repenser leurs pratiques culturales en privilégiant certains semis adaptés à notre (nouveau) climat quitte à en abandonner d’autres. Comme pour la lutte contre les nitrates, il conviendra désormais de (re)planter des haies et des arbres, préserver les zones humides (permanentes et temporaires) et cesser toutes formes d’artificialisation. Paradoxalement et en forme de clin d’œil, nous pourrions redécouvrir demain les paysages qui auront bercé les paysages des plus anciens d’entre nous avec une forme de retour à la sagesse oubliée par l’euphorie du toujours plus (de rendements) de cette (très) chère Politique Agricole Commune (PAC) initiée au début des années 60.

 

BC Commission environnement  UFC QUE CHOISIR Lille. 

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