Quelle Qualité pour l’eau du robinet en Nord et Pas de Calais ?
13/02/2017
À l’occasion du lancement de sa nouvelle carte interactive sur la qualité de l’eau potable en France, l’UFC-Que Choisir du Nord – Pas de Calais publie aujourd’hui une étude montrant que plus de 98 % des nordistes et 90% dans le Pas de Calais peuvent boire l’eau du robinet en toute confiance. Certains d’entre eux reçoivent en revanche une eau polluée notamment par les pesticides et/ou les nitrates.
Les principales contaminations sur les deux départements concernent les pesticides (19 réseaux pour le Nord et 135 réseaux pour le Pas-de-Calais) et pour le Pas-de-Calais s’ajoute les nitrates avec 28 réseaux non conformes. Hors ces deux éléments déterminants, on trouve des traces de pollutions métalliques, (plomb, fer,….) ou des perchlorates sur certains secteurs du Pas-de-Calais.
Ces informations sont le résultat d’une enquête nationale menée par l’UFC Que Choisir qui a publié une carte interactive sur la qualité de l’eau potable en France. Cette enquête est basée sur les résultats officiels du Ministère de la Santé pour les 50 critères réglementaires.
Les principales contaminations sont d’origine agricole avec des pesticides présents dans les deux départements, essentiellement des herbicides. Ils sont présents dans des communes rurales du Pas-de-Calais (plus grand nombre de petites unités de gestion de l’eau que dans le Nord) avec 15% de réseaux non conformes (135) dans le Pas-de-Calais (secteur du Montreuillois) pour 3% dans le Nord (19 réseaux) essentiellement dans le Sud du Département.
Si l’agriculture est le principal émetteur, nous sommes tous concernés dans notre vie quotidienne parce que nous employons des pesticides et que nous produisons des nitrates. Les nitrates sont également présents dans le Pas-de-Calais avec 28 réseaux contaminés (3%). Ces nitrates contaminent le Sud du Montreuillois, communes rurales ou secteur urbain.
D’autre part, des analyses réalisées dans les logements ou à certains points localisés des réseaux de distribution font apparaître la présence de plomb (dans 17 communes du Pas-de-Calais et 21 communes dans le Nord) relargué par des canalisations vétustes, âbimées. Mention particulière pour les perchlorates que l’on trouve aussi plus dans le Pas-de-Calais que dans le Nord non pas parce qu’il n’y en a pas (les conflits particulièrement la 1ère guerre mondiale ont touchés aussi le Nord) mais parce qu’il est moins mis en évidence (moins de point de captage).
Il apparaît donc que l’eau du robinet est quasiment indemne. Mais qu’en est-il de la ressource ? L’eau que nous consommons subit de nombreux et couteux traitements de dépollution, largement financé par le consommateur. De même pour les canalisations, si beaucoup de réseaux de distribution échappent aux sanctions de non-conformité (plomb, nickel, fer, chlorure de vynile et autres pertubateurs endocriniens….) c’est souvent en trop faible nombre d’analyses voire même inexistantes.
Au vu de ces éléments, et alors qu’un consommateur sur deux déclare consommer quotidiennement de l’eau en bouteille et que les industriels entendent faire croître ce marché, l’Union Fédérale UFC Que Choisir Nord Pas-de-Calais appelle les habitants de ces départements à préférer l’eau du robinet plus économique, plus écologique et à accéder librement à la carte interactive et synthétique de la qualité de leur eau potable sur www.quechoisir.org.
Par ailleurs, soucieuse de préserver cette ressource si précieuse, les Associations Locales du Nord et du Pas-de-Calais demandent une réforme en profondeur de la politique de l’eau avec une mise en œuvre de principe « pollueur-paysan » dans le calcul des redevances de l’eau : taxation des pesticides et des engrais azotés et soutien financier plus important aux agriculteurs utilisant de faibles quantités d’intrants (agriculture raisonnée, agriculture bio, techniques douces comme le semis sans labour,…).
Enfin l’ UFC – Que Choisir demande aux collectivités de profiter activement de la prochaine prise de compétence (avant le 1er janvier 2020) par les EPCI (Communautés de Communes, d’Agglomérations, urbaines) pour revisiter les canalisations, interconnecter les territoires, sécuriser les approvisionnements et développer activement l’assainissement (collectif ou individuel).