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Une nouvelle autoroute sur le périmètre de la MEL ?

08/01/2018

Le titre est accrocheur mais rassurez-vous, il n’est pas question de tracer un énième nouveau ruban de goudron .Il est juste question de mettre en pratique ce que plusieurs entreprises pratiquent déjà à savoir la cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur) mais cette fois-ci par l’incinération des déchets ménagers...

L’actuel Centre de Valorisation Energétique (CVE) dénommé ANTARES  situé à Halluin exploité par VEOLIA produit annuellement 141 800 Mwh d’électricité (soit la consommation en électricité d’une ville de 20 000 habitants) grâce à la combustion de près de 350 000 tonnes d’ordures ménagères par an issues du périmètre MEL. Cette énergie est revendue à EDF mais la dérégulation de ce marché amène une chute du tarif de rachat de moitié faisant passer ainsi les recettes de 8 à 4 millions malgré une production relativement constante.

Les élus communautaires ont donc pris la décision avec une ligne de mire le PLAN CLIMAT de s’inspirer de ce que d’autres capitales ou agglomérations  pratiquent déjà ( la capitale Suédoise Stockholm a été pionnière en la matière ) à savoir l’utilisation de l’énergie dite fatale issue de l’incinération des déchets ménagers pour alimenter les 2/3 du chauffage urbain des villes de Roubaix ( dès octobre 2019) et de Lille (octobre 2020) soit 60 000 habitants. D’autres communes comme Villeneuve d’Ascq et Mons en Baroeul  pourraient à terme être desservies par ce réseau qui est actuellement alimenté par centrales fonctionnant soit au bois, soit au gaz et pire … au charbon ! Cette autoroute de la chaleur (dédiée au transport de la vapeur d’eau circulant à une température de 120°) dont les travaux vont débuter dès cette année 2018 verra la construction d’une canalisation sur 21 kilomètres (coût estimé à 42 Millions d’Euros) depuis le CVE d’Halluin vers les réseaux de chaleur des villes de Roubaix (R-ENERGIES) dans un premier temps puis de la ville de Lille (RESONOR). Le reste de l’investissement (20 Millions d’Euros) se traduira par la modernisation du CVE et du réseau de chaleur existant. L’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) financera la moitié de l’investissement global .Le contrat qui a été signé sous forme de Délégation de service Publique (DSP) entre la MEL et le consortium VEOLIA via sa société VALNOR (65%) et l’entreprise IDEX (35%)  a donné naissance à l’entreprise COVALYS qui sera chargée pendant 12 ans de la prestation (durée estimée du retour sur investissement).

Par cette réalisation (la PREMIERE en France par sa taille) , ce sera quasiment 10% de l’objectif PLAN CLIMAT de la MEL qui sera atteint (il en restera encore 90% à obtenir avec en point d’orgue un VRAI plan de déplacement urbain qui manque actuellement de COURAGE POLITIQUE à l’exception de la ville de Lille qui a osé brisé certains tabous quitte à se mettre à dos les automobilistes…).

La production attendue en chaleur est de 250 à 350 Gwh  et en électricité de 100 Gwh soit en équivalent Mtep 50 000 tonnes (Million tonne équivalent pétrole). La performance énergétique du CVE fera ainsi un bon de près de 10 points en voyant son rendement passer de 64 à 75% ! Côté consommateurs, il devrait y avoir un retour positif avec une baisse annoncée des factures de chauffage de 7% pour les Roubaisiens et de 10% pour les lillois, la TVA passant ainsi à 5,5%. Une correction néanmoins à apporter aux discours ambiants sur cette réalisation : il ne s’agit pas d’une « énergie renouvelable » comme annoncée par certains experts et élus et nous préférons pour notre part parler d’énergie durable puisque tant qu’il y aura des déchets dits non recyclables, il faudra bien les traiter quitte à en optimiser les débouchés. 

D’ailleurs, la définition de l’expression « énergie renouvelable » est la suivante : « Une énergie renouvelable est une source d’énergie qui soit ne s'épuise jamais, soit peut se renouveler rapidement à l’échelle humaine. Les énergies renouvelables n'engendrent pas de déchets ni d’émissions polluantes de manière directe. Il y a cinq sources essentielles d’énergies dites renouvelables : le vent (éoliennes), l’eau (barrages hydroélectriques, marée-motrice), le soleil (panneaux solaires), les végétaux (biocarburants) et la chaleur du sol (géothermie). »

Dans le cas présent, l’incinération génère et générera toujours du CO2 (comme toute combustion) et des déchets potentiellement dangereux (mâchefers, furanes, dioxines, fumées…). Néanmoins, l’optimisation de la combustion (portée à 75%) et la diversification des usages ( cogénération) constituent un retour intéressant pour la collectivité. Quant à l’idée d’importer des déchets produits en dehors de la MEL si par chance l’opération de réduction des déchets qui a été fixée (baisse de 10% de la part déchets d’ici 2021 soit 60 000 tonnes en moins) venait à se concrétiser, vos représentants UFC QUE CHOISIR Lille sont CIRCONSPECTS voire TRES RESERVES sur cette hypothèse .Le message délivré aux consommateurs depuis quelques années (« faisons vite ça déborde ! ») pourrait vite être troublé avec un risque de démobilisation croissant ! Sans compter que ces nouveaux trafics de déchets éloignés de la MEL (plusieurs dizaines de kilomètres voire centaines ?) généreront des incidences significatives via leur transport (pollution atmosphérique, bruits,…) surtout si celui-ci s’effectue par la route voire la voie d’eau, modes tous deux tributaires … du pétrole lui-même fortement émetteur de CO2 et autres polluants inquiétants pour notre santé. 

Le CVE de Stockholm reçoit ainsi des déchets (moyennant finances à hauteur de 36 euros la tonne incinérée) par voie maritime de … Grande Bretagne située à près de 1000 km ! Il faut bien nourrir la « bête » même si c’est pour chauffer une partie de la capitale Suédoise !

En terme « d’énergie renouvelable », on a déjà vu mieux alors que le mode maritime brûle du fuel lourd pour se déplacer (on voit même leurs panaches depuis les images satellites à plusieurs centaines de kilomètres d’altitude !)

Une enquête d’utilité publique est lancée du 8 janvier au 7 février afin de recueillir vos suggestions et remarques. Les  mairies d’Halluin (lundi 8 janvier 2018 de 8h30 à 11h30), de Roncq (samedi 13 janvier 2018 de 8h30 à 11h30) et de Roubaix (mercredi 17 janvier 2018 de 14h30 à 17h30) vous accueilleront avec la présence du commissaire enquêteur.

Lien vous permettant d’accéder à la demande d’autorisation environnementale (207 pages) :

http://www.nord.gouv.fr/content/download/47816/319509/file/COVALYS%20-%20DDAE.pdf

B.C. Commission environnement UFC QUE CHOISIR Lille

 

 

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