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MEL: Déchets... Des objectifs ambitieux pour 2021 ?

09/11/2017

Les déchets sur le périmètre de la MEL: 500 kg par an aujourd'hui mais des objectifs ambitieux à l'horizon 2021 ? Sur fond de plan de prévention des déchets ménagers, initiative qui a vu l'élaboration et le vote d'un programme local de prévention en fin d'année 2016 par les élus communautaires, l'automne 2017 n'a pas failli à sa tradition par la tenue annuelle de la Commission Consultative sur les Services Publics Locaux (CCSPL)...

Rappelons que la MEL s'est fixée pour objectif de réduire sur la période 2017/2021 de 10% les déchets que  nous produisons actuellement soit une baisse de 60 kg/an/habitant. Actuellement, nous en produisons chacun 500 kg par an !

A la lecture des chiffres fournis cette année au titre de 2016, des efforts significatifs devront être sérieusement menés. En effet, le «gisement» 2016 (j'apprécie modérément le terme) des déchets collectés s'est élevé à 662 442 tonnes soit 1845 tonnes par jour (sur la base de 1 129 061 habitants).

C'est une hausse par rapport à 2015 qui avait vu la production de «seulement» 654 787 tonnes ! Alors, s'agit-il d'un accident alors que la tendance baissière était au rendez-vous depuis plusieurs années ? A surveiller…

Les deux principales sources de collecte n'ont pas changé avec soit la formule BIFLUX (2 compartiments par poubelle) soit celle dite MONOFLUX (1 seul compartiment). C'est la conception de l'habitat qui a dicté ce choix historique avec d'un côté les secteurs périurbains (515 665 habitants) et de l'autre les zones dites urbaines (613 396 habitants).

Vue plus finement, la collecte en porte à porte pour les «non recyclables» a représenté 263 322 tonnes , celle des «recyclables» 100 914 tonnes et celle des «bio-déchets» 32 043 tonnes. 

La collecte faite dans les «points d'apport volontaire» (PAV) est à la peine sur le plan qualitatif. La faute aux incivilités et au manque de motivation.

Le total collecté par le biais des PAV a été de 3 370 tonnes pour les «déchets recyclables»  et de 4 721 tonnes pour les «non recyclables».

Les autres formules d’enlèvement ont été les encombrants en «porte à porte» sur rendez-vous, solution qui est désormais généralisée sur toute la MEL (5 693 tonnes collectées), les déchèteries «mobiles» qui pallient l'absence ou l'insuffisance de structures fixes et permanentes (2 394 tonnes), les bennes «saisonnières» pour le déchets verts (312 tonnes) et les points d'apports volontaire par camionnette ( 164 tonnes).

Deux centres de tri réceptionnent les «déchets recyclables» : Halluin (59 960 tonnes reçues pour 48 115 tonnes valorisées soit un taux de valorisation matière de 80,26%) et Lille/Loos (44 323 tonnes reçues pour 36 112 tonnes valorisées soit un taux de valorisation matière de 81,44%). Ces deux centres sont conçus pour traiter respectivement 100 000 et 60 000 tonnes. Ils méritent donc une optimisation accrue pourvu que l'amélioration du tri se confirme ces prochaines années !

Un autre centre de valorisation dit «organique» (CVO) achevé en 2007 et installé à Sequedin non loin du canal à grand gabarit a réceptionné 50 688 tonnes de matières (31 507 tonnes de fermentescibles, 14 380 tonnes de déchets verts et 4 801 tonnes de déchets alimentaires) avec une baisse marquée pour  les déchets verts en raison d'une météo défavorable.

Du CVO, on extrait du biogaz brut destiné à l'autoconsommation du site (chauffage des digesteurs et épuration en bio-méthane), du biométhane (injection dans le réseau GRDF), du compost (majoritairement revendu aux agriculteurs de la région) et du sulfate d'ammonium (engrais azoté liquide également pour un usage agricole).

Contrairement aux centres d'Halluin et de Lille/Loos dédiés au traitement des «déchets recyclables» le Centre de Valorisation Énergétique d'Halluin dénommé ANTARES (mise en service juillet 2002) flirte avec sa capacité nominale de 350 000 tonnes puisque 347 929 tonnes ont été réceptionnées en 2016. Lors de l'incinération , on y produit pour l'instant uniquement de l'électricité (173 899 Mwh produits) qui est auto-consommée  (39 0669 Mwh) le reste étant revendu à EDF (134 615 Mkw) diminuant d'autant la redevance de traitement due par la MEL au prestataire VALNOR (VEOLIA) qui agit dans le cadre d'une Délégation de Service Publique (DSP). Les mâchefers issus de la combustion (77 294 tonnes) sont extraits des fours avant d'être valorisées à Fretin afin d'y récupérer de l'acier ( 9 200 tonnes) et de l'aluminium ( 832 tonnes). Précisons que le 2 juillet 2017 a vu l'expiration de ce contrat en DSP. Nous y reviendrons prochainement puisqu'un tournant technologique va également être opéré avec la production à venir de vapeur qui viendra en complément de celle constituée par l'électricité et ce afin d'alimenter le réseau de chaleur urbain (actuellement alimenté par la centrale RESONOR qui brûle du gaz). 

Pour les regards avisés, on relèvera que nous produisons annuellement et par habitant 92 kg de «déchets recyclables», 237 kg de «déchets non recyclables» et 62 kg de «bio-déchets».

Retenons également que la part mise en enfouissement est devenue marginale avec 1,9% du total des déchets tandis que la valorisation matière représente 49,3% et la valorisation énergétique 48,8%. C'est le résultat, entre autre, de la disparition de la formule «encombrants» classique de ces dernières années.

Quant à la performance tri des habitants et au delà des satisfecits, il est clair que des marges de progrès sont encore à accomplir: près de 50% de nos déchets actuels pourraient être orientés vers le recyclage ou vers l'organique !

Les enquêtes récentes indiquent que la composition de nos déchets révèle pour un habitant et par an :

  • 97,4 kg de déchets résiduels,
  • 73,1 kg de matières organiques,
  • 23,8 kg de papiers/cartons/briques alimentaires,
  • 6,3 kg de verre,
  • 4,1 kg d'acier/aluminium,
  • 2,7 kg de bouteilles et flacons en plastique.

L'étude menée révèle l'ampleur du gâchis alimentaire avec… 11 kg/an/habitant !

La performance de recyclage de la MEL (La vôtre !) est supérieure à celle du national (68,4 kg) avec 74,44 kg/an/habitant. La part «verre» doit néanmoins encore être améliorée.

Au chapitre financier, la partie recette est majoritairement constituée par la TEOM. Cette dernière s'est élevée à 161 160 699 euros en 2016 , complétée par les recettes diverses (eco-organismes par exemple) à hauteur de 16 011 448 euros soit un total en recettes de 177 172 147 euros.

La part dépenses s'est élevée à un total de 154 525 029 euros. L'exercice s'est donc achevé sur un bénéfice de 22 647 118 euros. Les investissements de demain seront alimentés par ces excédents.

La transformation du CVE d'Halluin en unité de co-génération va signifier rapidement de lourds investissements complétés par la construction d'une autoroute de la chaleur.

Pourra-t-on néanmoins parler de «chaleur verte» comme certains se complaisent à dire ? Nous vous laissons le soin d'y répondre mais n'oublions pas de rappeler l'objectif de réduction des déchets de 10% (soit 60 000 tonnes de déchets en moins par rapport à aujourd'hui) que les élus de la MEL ont voté pour la période 2017/2021…

Ce qui revient à dire que si la tendance baissière est confirmée ces prochaines années, il faudra importer des déchets résiduels venus d'ailleurs.

« Alors, faisons vite, ça déborde… ou pas ? » (slogan d'une campagne de l'ADEME légèrement amendé dans le contexte actuel).

BC pour la Commission Environnement.

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