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Quand les épluchures et autres matières organiques rejoignent le composteur et le CVO*

21/08/2024

Quand les épluchures et autres matières organiques rejoignent le composteur et le CVO*, la collectivité est gagnante mais oubliez le plastique !
A l’occasion de la trêve estivale, il nous a été permis (aux membres de la commission environnement de l’association UFC QUE CHOISIR Lille Métropole) par les services de la MEL* (qu’ils en soient ici remerciés) d’accéder à une visite pédagogique au sein du centre de valorisation organique (CVO*) de Sequedin, propriété de la MEL* et concédé par DSP* à la SAS* SEQUOIA (filiale du groupe SUEZ).

 

Le site construit sur la commune de Sequedin regroupe deux installations distinctes (CVO* et CTM* dont la vocation est de réceptionner les collectes issues du sud de la MEL) sur les bords du canal à grand gabarit. Il a été pensé pour recourir au maximum au mode fluvial réputé faiblement polluant comparativement à la route (bien que les moteurs des péniches brûlent également du gasoil). Les multiples aléas techniques (forte corrosion des containers maritimes, dégradation de l’un de chemins de roulement du portique de manutention,…) de ces dernières années sont venus néanmoins contrarier l’objectif fixé à savoir 90% des transports opérés par voie d’eau entre les sites de Sequedin et d’Halluin où se trouve le CVE* dédié à l’incinération des OMR*.Cette dernière installation , qui produit la chaleur fatale , envoie via l’autoroute de la chaleur la vapeur d’eau (à la température de 100°) permettant ainsi le chauffage de plusieurs milliers de logements et de bureaux répartis sur une partie de la MEL* en lieu et place d’énergies fossiles importées , polluantes et spéculatives. Selon les éléments chiffrés remis à l’occasion de la CCSPL* de décembre 2023 concernant l’exercice 2022, le CTM* a vu transiter 138 218 tonnes (chiffres en baisse qui sont à mettre en lien avec une baisse de la consommation et de meilleurs gestes de tri) dont 133 332 d’OMR* (les 4 835 tonnes restant sont des refus de tri issus du CVO*).Concernant l’activité du CVO* en 2022 et selon les données fournies en décembre dernier (la mise en service du CVO* remonte à 2007 , réalisation de taille industrielle qui constituait à l’époque une première en France) ,les apports ont été réalisés à hauteur de 35 085 tonnes  de déchets verts (52%), de 27 348 tonnes de fermentescibles d’ordures ménagères (43%) issus du tri chez les particuliers (les FFOM*),  de 6 770 tonnes de « déchets tiers » (avec entre-autres des résidus de l’agroalimentaire afin de booster le processus du compostage) et de 5 342 tonnes issues de la restauration collective (cantines).

Le processus industrielle s’effectue en cinq temps à savoir après réception , le BROYAGE/CRIBLAGE , le PRE-COMPOSTAGE (en préchauffant les matières avec arrosage) , la METHANISATION (par l’incorporation dans des digesteurs durant 3 semaines où les matières organiques seront chauffées dans un milieu dépourvu d’oxygène afin de permettre aux micro-organismes leur travail de dégradation avec à la clef la production de biogaz qui sera épuré et qui deviendra biométhane) ,le COMPOSTAGE sous tunnels (le digestat et les biodéchets sont mélangés afin de faciliter la dégradation des matières) et enfin le stade ultime dénommé la phase de MATURATION/AFFINAGE (séchage).

Du début à la fin du processus, on relèvera le rôle de départ INCOMPARABLE du consommateur dans le bon fonctionnement du CVO* (95% des approvisionnements) et surtout dans la qualité de la production (biogaz et compost) qui ne supporte pas certains apports comme celui du … plastique qui signifie en cas de forte présence un refus de tri après criblage (donc une perte pour la collectivité car finissant à l’incinération).                        Il convient donc de rappeler qu’AUCUNE MATIERE PLASTIQUE ne doit se trouver dans les compartiments dédiés aux fermentescibles ni dans les bennes d’apport de déchets verts installés sur certaines communes (lors de la période de jardinage) et en déchèteries (en permanence) à l’exception de ceux qui sont BIO-SOURCES (mention « OK compost » voire mieux comme les sacs en papier).En 2022 , le CVO a produit 25 481 tonnes de compost (très majoritairement vendu aux agriculteurs qui l’utilisent en lieu et place des engrais d’origine fossile qui sont fortement émissifs en GES* et en Nox*) tout en permettznt la production de 16 681 MWh de biométhane injecté dans le réseau GrDf* (gaz consommé localement).

Dans quelques mois (automne 2024) et grâce à l’avenant n°6, des progrès significatifs devraient être constatés dans le fonctionnement du CVO* grâce à des investissements lourds. Sur le plan financier, le CVO* offrait jusqu’à dernièrement une situation contrastée. Ainsi, les résultats d’exploitation 2022 ont été négatifs à hauteur de 3 millions d’Euros (6,5 millions de recettes pour 9,7 millions de dépenses) mais une amélioration est en vue avec une hausse de la production de biométhane et à la clef des recettes améliorées (1,6 million d’Euros en 2022 permis par la revente du gaz vert à GrDF).

Pour rappel, près d’un tiers (entre 100 et 150 kg/an/habitant) de nos OMR* est constitué de fermentescibles (riches en eau et en matière organique). L’enjeu actuel consiste à les réorienter progressivement vers des filières autres que celle de l’incinération. Le CVO* fait partie de ces solutions alternatives et de plus très intéressantes économiquement pour la collectivité tout en contribuant à améliorer l’atteinte d’objectifs fixés par son PCAET*.  

Sur le plan environnemental, la transformation d’une tonne de fermentescibles permet la production de 180 kg de biogaz/biométhane (ce sont autant d’importations de gaz fossile en moins) tout en ne générant que 85 kg de CO2 contre 980 kg pour l’incinération ! Même sur le plan financier, la collectivité (donc le contribuable) est gagnante puisque le coût de méthanisation est moindre (70€/tonne contre 90€ pour l’incinération).                                Désormais, vous ne regarderez plus vos épluchures (et autres matières organiques) de la même façon en leur offrant désormais une seconde vie dans la poubelle verte, le compartiment dédié à la collecte de matières organique , la benne d’apport volontaire ou le composteur (personnel ou du quartier).

B.catiau

Commission environnement, UFC QUE CHOISIR Lille Métropole 

Plus d’informations en consultant l’article du site de l’UFC QUE CHOISIR intitulé « la gestion biologique des déchets ménagers est une bonne solution

https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-la-gestion-biologique-des-dechets-menagers-est-une-bonne-solution-n13055/

Si vous avez des questions et/ou suggestions, adressez-les au service déchets de la MEL à l’adresse suivante : contact-dechets@lillemétropole.fr

 

Glossaire : MEL (métropole européenne de Lille), CVO (centre de valorisation organique), DSP (délégation de service public),SAS (société à action simplifiée),CTM (centre de transfert et manutention),CVE (centre de valorisation énergétique), OMR (ordures ménagères résiduelles), CCSPL (commission consultative services publics locaux) ,FFOM (fraction fermentescible des ordures ménagères), GES (gaz à effet de serre), NOx (oxydes d’azote), GrDF (gaz réseau distribution France), PCAET (plan climat air énergie territorial)   

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