netiko : créateur du site de petites annonces gratuites veux-veux-pas.fr

nos actionsenvironnement

Economie eau cochon.jpg

L’eau : notre pétrole à tous !

28/11/2018

Si nous avons choisi ce titre accrocheur, l’idée n’en revient non pas à une quelconque lubie mais à révéler à chacun la pression de plus en plus forte qui s’exerce sur la qualité et la quantité de ce précieux liquide y compris dans notre région avec un focus sur le périmètre de la Métropole Européenne de Lille (MEL)...

Paradoxalement, il y a quelques mois , un déluge d’eau s’abattait sur certaines régions avec les conséquences que l’on sait à savoir des inondations, un fonctionnement de stations d’épuration entravé par des débordements, une eau potable impropre à la consommation suite au pollutions,etc... Les phénomènes d’automne surnommés « pluies Cévenoles » qui constituent un rendez-vous quasi annuel mais redouté par les populations du Gard et de l’Hérault nous rappellent que toutes les formes d’excès de Dame NATURE sont préjudiciables à notre quotidien. Raison de plus de les anticiper. La récente Commission Consultative sur les Services Publics Locaux  (CCSPL) portant sur l’eau et l’assainissement a permis de prendre acte des grandes lignes qui ressortent de ce combat qui reste encore à accomplir face aux effets d’un changement climatique que le monde scientifique porte désormais à l’unanimité mais que nous avons encore du mal à transposer eu égard le caractère inédit qui se présente à l’humanité. 

Plus prosaïquement, nous vous rappellerons de façon synthétique (malgré la densité des informations fournies) les sujets qui gravitent autour de l’eau et de l’assainissement afin que vous puissiez les intégrer. Concernant l’eau potable, la MEL et NOREADE sont toutes les deux en responsabilité sous la forme d’Autorité Organisatrice (AO) respectivement pour les 62 et 28 communes qui constituent notre périmètre avec comme points communs la QUALITE DE SERVICE et LE PRIX. Concernant l’assainissement, la MEL est la seule AO en responsabilité .Il en est de même pour la protection de la ressource (champs captants principalement). Un panel de 16 usines de production d’eau potable et d’eau industrielle  sont dédiées à notre quotidien via la régie publique SOURCEO qui, 24 heures sur 24, veille à transformer l’eau brute en liquide consommable pour chacun avec des critères de potabilités élevés. La distribution d’eau est assurée via une Délégation de Service Publique (DSP) par l’entreprise ILEO (groupe VEOLIA)  depuis le 1er janvier 2016 après les multiples rebondissements judicaires liés à la fin de contrat de l’ex distributeur EAUX DU NORD (groupe SUEZ).

L’actuel mandat politique (2014/2020) mené par les élus de la MEL privilégie 3 axes majeurs pour chacune des thématiques « eau potable » et « assainissement » à savoir :

Pour l’eau potable :

  • Sécuriser la fourniture en eau avec le spectre des effets du changement climatique.
  • Offrir une tarification «éco-solidaire.
  • Affirmer le rôle de la MEL comme AO.

Pour l’assainissement :

  • Répondre aux exigences de rejets dans le milieu naturel après traitement (arrêté Ministériel du 21 juillet 2015).
  • Améliorer l’efficacité de l’assainissement dans une perspective de changement climatique aux effets potentiellement dévastateurs.
  • Renforcer la gestion patrimoniale du réseau.

Indépendamment du rôle du conseil communautaire qui invite les 90 maires à se prononcer sur les grands choix de notre quotidien, les CCSPL et le (nouveau) conseil de l’eau constituent les acteurs d’une certaine transparence citoyenne où siègent les représentants du collège usagers.

Au chapitre des nouveautés, sont apparues les ACTIONS SOLIDAIRES en faveur de l’accès à l’eau pour  tous. Une part est consacrée à l’action préventive, la seconde l’est sur le plan curatif. Sur le premier aspect, la Loi BROTTES a permis la mise en place d’une tarification éco-solidaire (à titre expérimental) avec un tarif d’abonnement réduit à 5,23 Euros/an/foyer  (au lieu de 37 euros). Concernant les bénéficiaires de la CMU, une réduction supplémentaire portant cette fois-ci sur le prix de l’eau a été initiée offrant la possibilité d’un rabais de 20% sur la PART VARIABLE. En 2017, près de 12 843 foyers ont pu bénéficier de cette mesure qui leur a permis d’économiser 219 804 euros. Un bémol néanmoins pour celles et ceux résidant chez les bailleurs « sociaux » dépourvus de compteurs individuels (pourtant rendus obligatoires par la loi !) et qui… ne peuvent bénéficier du dispositif !!! Les « chèques eau » complètent ce dispositif. Ils sont EXCLUSIVEMENT délivrés par les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) mais l’offre, en déficit de notoriété, conduit à un nombre de bénéficiaires très réduit avec seulement 681 foyers bénéficiaires en 2017 pour une économie restituée de 107 550 euros. Sur le plan strictement curatif, c’est le Fonds de Solidarité Logement (FSL) qui vient compléter l’action avec un effacement partiel de dettes mais pour un nombre de bénéficiaires encore plus réduit avec seulement 284 dossiers traités  pour 44 745 euros restitués.

Concernant la protection de l’eau, rappelons qu’une Directive Cadre sur l’Eau (DCE) initiée par l’Union Européenne  oblige à l’élaboration d’une méthode d’organisation afin d’atteindre en 3 temps (2015,2021 et 2027) un BON ETAT ECOLOGIQUE. Le procédé utilisé est dénommé Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) qui concerne doublement la MEL avec la Lys (19 communes) et la Marque/Deûle (160 communes intégrant également les agglomérations de Lens/Liévin et d’Hénin/Carvin). Le premier SAGE est déjà en phase active (avec plus ou moins de réussite) dont la réécriture est prévue cette année. Le second est dans sa phase d’achèvement. Précisons qu’il en découle 2 documents que sont le Plan d’aménagement et de gestion durable de la ressource en eau et un règlement qui fixera les orientations. Un tel schéma imposera le respect des enjeux relatifs à la gestion des ressources, aux usages de l’eau, à la prévention des risques et à la reconquête des milieux aquatiques. Tous les documents d’urbanisme (PLU et SCOT en particulier) doivent être COMPATIBLES avec les SAGE concernés sous peine d’être retoqués par les services de l’Etat ! C’est précisément ce qui s’est passé dernièrement entre le Préfet de Région et la MEL qui a demandé à la MEL de revoir la copie de son Plan Local d’Urbanisme Version 2 (PLU2) qui transgressait en certains points les préconisations pourtant édictées par le futur SAGE et la Loi ! A croire que la mémoire de certains élus est courte. Nous pourrions rappeler l’idée (aberrante voire suicidaire) de l’autoroute de contournement A24 (Amiens/Belgique) que certains voulaient faire passer… sur les champs captants !!! Le SAGE Lys a, quant à lui, fixé les enjeux dans les domaines de la gestion qualitative et quantitative de l’eau mais également les risques et la protection des milieux aquatiques. D’un point de vue plus général, l’idée de protéger l’eau date du début des années 80 mais là aussi avec des hauts et des bas selon la sensibilité de certains acteurs. A ce jour, trois procédés peuvent être déployés pour sanctuariser les gisements. On parlera donc de protection immédiate (au droit des forages avec enceintes clos), rapprochée (déterminée sur un critère de transfert sol-nappe de 50 jours et qui impose une limitation de l’urbanisation et de « pratiques agricoles compatibles ») et éloignée (avec accompagnement de projets). La protection des CHAMPS CAPTANTS du sud de Lille (communes d’Houplin Encoisne, de Sainghin en Weppes, de Seclin et d’Emmerin) et de l’Escrebieux (où sont situés 9 forages  communs à la MEL et à la communauté d’agglomération du Douaisis) a été déclarée Déclaration d’Utilité Publique (DUP) le 25 juin 2007. Conjointement , des acquisitions foncières ont été menées sur les communes d’Emmerin (où figurent également des champs captants) et d’Haubourdin afin d’en élargir le périmètre. Dès 2019, un travail conjoint avec l’ONF et les communes sera mené en renforçant le couvert végétal en offrant une préservation supplémentaire de la nappe qui affleure à quelques mètres de profondeur. Si celle-ci ne représente que 13% de la surface de la 4ème agglomération de France, elle assure néanmoins 40% de sa fourniture en eau ! De par sa faible protection géologique et de son rôle stratégique et à l’instar des 500 captages nationaux dits prioritaires, un « classement Grenelle » a été fait en 2013 sur les champs captants du sud de Lille. Dans le cadre d’une Opération de Reconquête de la Qualité de l’Eau (ORQUE), la MEL a apporté plusieurs contributions. Celles-ci passent par une structuration de la filière agriculture BIOLOGIQUE notamment sur les champs captants, un accompagnement des communes et enseignes de jardinerie tendant vers le « ZERO PHYTO » (rendu obligatoire par les Lois LABBE de février 2014 et celle dite de TRANSITION ENERGETIQUE ET DE LA CROISSSANCE VERTE d’août 2015), des acquisitions foncières sur les sites les plus vulnérables et la poursuite de l’amélioration de l’assainissement. Pour les moins convaincus, rappelons qu’un gramme de molécule chimique active peut polluer un cours d’eau d’un mètre de large sur 10 km !

Au chapitre de l’eau au quotidien, il convient de retenir que les abonnés sont à 95% domestiques (35 MILLIONS de m3 d’eau consommés annuellement soit une moyenne de 32,7m3/an/habitant représentant par foyer 87m3), les 5% restants étant industrielles/commerciales/agricoles (12,7 MILLIONS m3). Les fournisseurs d’eau sont par ordre décroissant SOURCEO (à 75%), le SMAEL (à 24%) et NOREADE (pour 1%) qui eux-mêmes sont alimentés à 75% par les nappes souterraines (nappe craie à 55% et celle dite calcaire carbonifère pour 20%) et pour 25% par l’eau de surface de la Lys. Afin de faire face aux inévitables pics de consommation quotidienne, 21 châteaux d’eau et 17 réservoirs au sol stockent respectivement 24 000 et 145 000 m3 tout en conservant une pression dans le réseau d’environ 4 bars. Histoire de lever les freins à sa consommation au quotidien, nous vous rappelons que cette eau fait partie des produits alimentaires parmi les plus surveillés. Près de 54 paramètres sont utilisés pour contrôler l’eau brute (celle que DAME NATURE nous donne) et 64 le sont pour l’eau de distribution (celle qui va chez vous) avec une surveillance permanente à tous les stades de son cheminement. Six groupes composent ces contrôles à savoir la qualité organoleptique (couleur…), les éléments microbiologiques (bactéries,…), les substances indésirables (fluor,…), les substances toxiques (plomb,…) , les pesticides et apparentés (glyphosate,…) , et la composition naturelle (sodium,…). Conformément au Code de Santé Publique, on distingue les CONTRÔLES SANITAIRES (régis par les art L1321-4 et 1321-15) exercés par les services de l’Etat (ARS) sous la responsabilité du Préfet et l’AUTO-SURVEILLANCE (art R1321-23). La fréquence de ces analyses (OBIGATOIRES) fluctuent selon les débits journaliers. Dans le cadre de ce programme et pour l’exercice 2017, ILEO et SOURCEO ont obtenu respectivement des taux de conformité de 99,7% et de 100% concernant les paramètres physico-chimiques et de 100% (tous les deux) pour la partie microbiologie. Le rendement BRUT (non prise en compte des inévitables pertes liées à l’entretien du réseau qui nécessite des purges et un nettoyage fréquent) a atteint en 2017 le chiffre de 84,3%. Le rendement NET (qui tient compte des pertes liées à l’entretien du réseau) a quant à lui atteint les 85%. Ces deux chiffres démontrent une amélioration très sensible puisqu’en 2009, ceux-ci étaient respectivement de 78,7% (rendement BRUT) et 80,7% (rendement NET).Certes, les hivers au froid intense ont quasiment disparu (effets du changement climatique ?) évitant ainsi les casses de conduites enterrées malmenées par les mouvements du sol mais il convient de relever tout un arsenal de techniques nouvelles qui ont pour seul but : traquer des fuites. De sondes GUTTERMANN (882) « écoutent » la nuit les canalisations, des débitmètres (171 avec pour objectif 351) sont installés tout comme l’équipement de prélocalisateurs (150) pour les équipes mobiles. Plus visible pour le consommateur, c’est le programme de renouvellement des compteurs qui se poursuit  (46 062 changés en 2017) avec un objectif de 250 000 en fin de contrat. Toutes ces actions ont conduit à atteindre un indice de perte linéaire de 6,8m3/jour/km (7,17 en 2014). Paradoxalement, le taux de renouvellement du réseau a atteint un taux historiquement faible avec seulement 24,7 km de canalisations d’eau potable changées sur un patrimoine qui en compte… 4 218 km soit un taux de 0,85% ! Si les nouvelles parades technologiques évoquées ci-dessus ont permis d’améliorer le rendement global, la MEL ne doit pas se contenter de respecter les objectifs fixés par la Loi Grenelle 2 avec un rendement réseau de 85%. ELLE DOIT ALLER AU DELA DES NORMES DEFFINIES PAR LA LOI ! L’agglomération presque voisine du Dunkerquois dépasse les 90% de rendement. Pourquoi pas la MEL ? Sur le plan tarifaire, le prix de l’eau payé en 2017 par les abonnés d’ILEO était de 3,92€ TTC (dont 1,99€ TTC au titre de la matière première). Si le nombre d’abonnés est stable (311 011 en 2017), le taux d’impayés augmente avec 2,28% (0,74% en 2014). Malgré l’accompagnement social évoqué ci-dessus, cette évolution doit nous interpeller car au final, c’est le client solvable qui assumera financièrement.

Concernant la partie assainissement, il convient de retenir que la MEL est découpée en 12 « agglomérations d’assainissement » dont le nom porte celui de la commune la plus peuplée. L’assainissement « collectif » concerne 99% du territoire pour 1 113 970 habitants. Inversement, celui qui est dit « non collectif » porte sur 8 700 usagers (3 300 immeubles). Les deux modes conjugués permettent d’atteindre un taux de desserte GLOBAL de 99,56%. Le programme des gros équipements étant derrière nous, priorité est désormais donnée au renouvellement au réseau d’assainissement dont la part est marginale car le taux 2017 a été de… 0,20%. La production 2017 des boues (séchées) issues des stations d’épuration a été de 20 873 tonnes. Les débouchés sont l’épandage agricole contrôlé (63%), le compostage (28%) et l’envoi en cimenterie (8%). Sur la base d’une facture de 120 m3 en 2017, la part assainissement représentait la somme de 1,92€/m3 TTC (1,91€ en 2015). Au final, la facture d’eau « type » en 2017 s’élevait à 469,82€ TTC toutes parts confondues pour une consommation par habitant proche de 100 litres/jour/habitant. Vous pourrez désormais visualiser vos factures histoire de voir si vous êtes dans la « norme » et envisager (si ce n’est déjà fait) les petits gestes qui peuvent vous faire économiser ce précieux liquide. Si ce n’est déjà fait, passez à la douche (pour un temps limité !) plutôt qu’un bain , équipez tous vos robinets d’embouts mousseurs (30% d’économie) , changez le pommeau de douche avec un réducteur intégré (30% d’économie), mettez une brique pleine dans votre réservoir de chasse d’eau (entre 10 et 20% d’économie) et si votre logement est une maison, RECUPEREZ L’EAU DE PLUIE POUR VOS USAGES COURANTS (arrosage jardin, lavages et pourquoi pas alimenter les toilettes !). Ce dernier procédé n’a pas dit son dernier mot et constituera certainement l’une des réponses essentielles à venir face à un climat qui se dérègle un peu plus chaque année.

 

BC pour la commission environnement UFC QUE CHOISIR Lille

revenir à la page "environnement"