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«L’eau dans tous ses états». Visite de la station d’épuration de Neuville en Ferrain.

12/08/2023

A l’instar des 14 autres équipements dédiés à l’épuration des eaux usées, la Station de Neuville en Ferrain est la propriété de la MEL, son exploitation étant assurée par le délégataire Veolia.
Le rôle premier d’une telle installation est de rendre à l’eau usée (qui arrive par des « collecteurs » également appelés « « égouts ») une qualité comparable (voire meilleure !) à celle qu’elle avait initialement dans son milieu naturel (nappe phréatique ou cours d’eau).

 

Trois sortes d’eau sont recueillies :

Celle dite usée issue des usages domestiques (qui comprend les « eaux vannes » issues de nos WC et les « eaux grises » issues de nos cuisines, SdeB, L-L et L-V), celle d’origine industrielle et enfin celle issue du ruissellement des chaussées (à l’exclusion du milieu agricole dont les pollutions dites diffuses posent de plus en plus de problèmes pour notre santé…).

La station d’épuration a pour rôle de préserver l’écosystème. 

Son action évite ainsi l’eutrophisation (l’envasement) voire la dystrophisation (l’eutrophisation accélérée et extrême provoquant l’extinction de toute vie ou presque dans l’eau).

Nous, êtres humains et ce depuis les débuts de l’humanité, salissons l’eau que nous consommons. Entre 2 500 et 1 500 avant JC, dans la vallée de l’Indus (Pakistan aujourd’hui), certaines cités collectaient déjà les eaux usées via un système de canalisations mais dont le rôle se limitait seulement à évacuer les liquides malodorants hors des villes. En France et à la suite de multiples épidémies de choléra, de typhus et de peste, les mouvements hygiénistes s’emparent de la problématique des eaux usées. Sous l’impulsion de Louis Napoléon Bonaparte  et du Baron Haussmann, de gigantesques travaux vont contribuer à amener l’eau potable aux parisiens mais également à  évacuer les eaux usées hors de la capitale. Il fallut néanmoins attendre les débuts des années 1960 pour qu’un programme de construction de stations d’épuration soit lancé en France (environ 20 000 sont en fonctionnement sur l’hexagone).Elles contribuent ainsi au quotidien à rendre au précieux liquide une qualité que nos ancêtres ne connaissaient pas et dont l’existence était souvent marquée par les dramatiques épidémies qui entravaient l’espérance de vie. Parmi d’autres progrès (beaucoup de nos concitoyens n’y pensent pas ou plus), l’accès à l’eau potable mais également le traitement des eaux usées auront largement contribué à l’amélioration de notre santé et à faire progresser l’espérance de vie dans nos sociétés.  

Le processus de fonctionnement d’une station d’épuration s’inspire largement de celui de Dame Nature !

Quatre phases se succèdent et se décomposent de la façon suivante :

1) Le dégrillage:  Opération consistant à retirer les gros détritus (et ils sont présents en quantité !) car nombre de nos concitoyens (dé)considèrent les égouts comme des poubelles ! Dans la seule station de Neuville en Ferrain, ce sont ainsi près de 12 tonnes de déchets par an qui sont retirés lors de l’opération dite de « dégrillage ».A noter que les stations de « remonte » (nécessaires quand la déclivité du réseau d’assainissement n’est pas suffisante) passent également au crible les plus gros déchets ou plusieurs tonnes sont retirées tous les ans !
2 ) Le dégraissage – dessablage:  Consiste à ajouter de l’air afin de laisser remonter les graisses en surface tandis que le sable (plus lourd) se pose dans le fond des cuves.
Les graisses sont raclées puis mises en citerne avant d’être envoyées en incinération. Ce sont ainsi près de 30 tonnes qui sont récupérées tous les ans dans chaque station.
Le sable ainsi récupéré est stocké avant d’être expédié par bennes pour revalorisation dans le BTP (sous-couches pour les routes, bâtiment,…). Près de 70 tonnes de sable sont ainsi collectées et valorisées.

3) Le traitement biologique: Cette étape permet d’ôter les principaux agents polluants (car en grandes quantités) que sont le carbone, l’azote et le phosphore. Le mélange obtenu va subir plusieurs chocs moyennant un « stress » des bactéries naturellement présentes. Ces dernières passeront successivement d’un milieu anaérobie (dépourvu d’oxygène) à un autre fortement enrichi à l’oxygène afin que les bactéries dites hétérotrophes (mot issu du grec, "hétéros" = "autre" et "trophos" = "alimentation") « fassent le travail » (en l’occurrence par la consommation des matières organiques).

4) La clarification: Les bactéries vont s’assembler en floc durant environ 6 heures. Une boue en sera extraite qui sera ensuite donnée aux agriculteurs comme engrais (en lieu et place des engrais azotés d’origine fossile, importés et fortement émissifs en gaz à effet de serre) ou dirigée vers les fours des cimenteries.

Les stations d’épuration sont la propriété de l’autorité Organisatrice (la MEL). Les 95 communes qui composent cette dernière sont chacune reliée à l’une des 15 stations d’épuration réparties sur le territoire. Ce sont ainsi près de 4 800 kms de réseau d’assainissement qui sillonnent les sous-sols de la métropole (de son côté, le réseau d’eau potable est constitué de 4 200 kms de canalisations).Chaque station d’épuration, à l’instar de celle de Neuville en Ferrain, assure en moyenne le traitement des eaux usées de 6 communes soit environ 18 MILLIONS DE LITRES PAR JOUR (jusqu’à 25 MILLIONS lors des journées de forte pluviométrie). En milieu très urbanisé où l’imperméabilisation des sols est très (trop) présente, des déversoirs d’orage viennent compléter le réseau d’assainissement (afin de faire « tampon » en évitant une rapide saturation des stations). Face à un climat que les scientifiques nous prédisent  avec une recrudescence d’excès (canicules de plus en plus fréquentes et intenses suivies de fortes précipitations) des opérations de « déconstruction » sont désormais engagées dans les villes. Le but recherché est de faciliter l’infiltration des eaux pluviales dans les espaces verts existants ou créés (car c’est autant d’eau qui n’ira plus dans les réseaux de collecte et qui retournera plutôt dans le sous-sol tout en bénéficiant de la capacité d’épuration des plantes) et de lutter contre les « îlots de chaleur » que la présence du minéral accroit. La tâche s’annonce immense face aux effets du changement climatique qui lui … ne nous attend pas ! (la tendance actuelle est de + 0,2° par décennie à l’échelle de la planète !).

L’eau n’est plus usée quand elle a accompli ses étapes et son rejet peut s’effectuer dans le milieu naturel moyennant des contrôles préalables afin de s’assurer du bon état écologique du précieux liquide. 

Désormais, vous saurez que même l’eau usée doit être respectée et que RIEN NE DOIT Y ETRE JETE ! Pourtant, nombre de déchets s’y retrouvent (mégots de cigarettes, emballages plastiques, lingettes,…) alors qu’ils n’y ont pas leur place ! 

Symbole de ce manque évident de respect de l’eau, un « 7ème continent » constitué exclusivement de plastique d’une SUPERFICIE EGALE à 6 FOIS LA FRANCE (ou 1/3 des USA) dérive aujourd’hui sur les océans au grès des courants et des vents. Rappelons que le corps d’un adulte est composé à 65% d’eau soit environ 45 litres d’eau pour un individu de 70 kg*.

Désormais, peut-être regarderez-vous différemment l’eau de votre douche, de vos toilettes et des produits lessiviels utilisés (en privilégiant, a minima, ceux portant l’ECOLABEL Européen) car cette eau, c’est notre VIE !

M V-P et BC. Commission environnement *https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/usages/eauOrga.html  

 

PS : Un grand MERCI à notre guide de la MEL Fabien.P pour son accueil, sa patience, sa pédagogie et son humour lors de la visite de la station d’épuration de Neuville en Ferrain effectuée ce samedi 22 juillet 2023.Qu’il en soit remercié de la part des membres de la commission environnement de l’association locale UFC QUE CHOISIR Lille Métropole.

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