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Les déchets ménagers de la MEL en 2021 : « en avant l’incinération ! »

16/12/2022

En cette fin d’année où l’hiver a déjà pris ses quartiers et ce comme tous les ans, il nous aura été permis d’accéder aux éléments chiffrés de l’exercice 2021 (c’est tout l’intérêt des CCSPL*) concernant les déchets générés par les quelques 1,2 Millions d’habitants de la MEL. 

De la lecture des documents fournis par les services de la Métropole, il en ressort que l’année ne sera pas à marquer « d’une pierre blanche » tant les résultats sont décevants car tonnage sont en hausse. Certes, les effets conjugués de la crise sanitaire (avec plusieurs confinements à la clef) et de la météo estivale relativement pluvieuse ont fait exploser les gisements d’Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) et de déchets verts (fermentescibles) mais les chiffres 2021 témoignent d’une nette dégradation. Ainsi, nous sommes passés à 599 kg/déchets/habitant en 2021 contre 557 kg en 2020 soit une augmentation moyenne de 42 kg/habitant ! Pour rappel, le Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) prévoit d’atteindre les 508 kg/an/habitant d’ici 2030.C’est dire l’effort restant à accomplir. 

De façon détaillée et par ordre décroissant, ce sont donc les OMR* qui tiennent le « haut du pavé » (sic) avec 247kg/an/habitant (dont 92 kg de biodéchets et dont le traitement doit résolument se faire par le compostage individuel et/ou collectif) puis les « recyclables » avec 82 kg/habitant.Le taux de valorisation en 2021 a été de 94,4% en 2021 qui se répartit de la façon suivante : 

1) filière « énergie » avec 50% (incinération), 

2) filière « matière » avec 32% (recyclage), 

3) filière « matières organiques » avec 12% (valorisation organique),

4) filière « stockage » avec 5%.

En 2021, près de 352 720 tonnes d’OMR ont été incinérés (en raison d’un apport important d’encombrants, situation à mettre en lien avec les différents confinements) obligeant la MEL à demander (et obtenir) auprès de la DREAL* une dérogation exceptionnelle de 4 000 tonnes à l’arrêté préfectoral qui fixe un plafond annuel d’incinération de 350 000 tonnes par le centre de valorisation énergétique (CVE) d’Halluin (avec production en parallèle de 126 GW d’électricité et de 229 258 MWh de chaleur fatale désormais acheminée par l’autoroute de la chaleur).Les centres de tri de Lille/Loos et d’Halluin ( dont les capacités sont respectivement de 60 000 et 100 000 tonnes) ont réceptionné 103 967 tonnes de matières recyclables dont 76 309 ont été valorisés (les taux de refus restent à des niveaux élevés puisque ce sont près de 25% qui finissent à … l’incinération suite à refus de tri !). Le Centre de valorisation organique (CVO) a quant à lui traité 77 992 tonnes (capacités fixées à 108 000 tonnes) permettant la production de 23 971 tonnes de compost et l’injection de 17 783 MWh de biogaz. Il est à noter la forte présence de plastiques dans les matières organiques et le compost produit appelle à corriger certaines pratiques (contestables) en amont (un compost de qualité se substitue amplement aux engrais d’origine fossile…).

Côté finances, les dépenses se sont élevées à 172 161 420€.Les coûts d’exploitation des déchèteries et les charges de personnels sont en hausse. Quant aux recettes , elles s’élevaient à 162 461 640€ dont 143 760 782€ issus de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) dont le montant est établi sur les propriétés bâties sans rapport avec le service établi ( ???).On peut raisonnablement se demander pourquoi les élus s’entêtent à ne pas introduire une part de REDEVANCE INCITATIVE sur le sujet « déchets », initiative qui constituerait pourtant un puissant levier pour responsabiliser les usagers avec à la clef une réduction des tonnages d’OMR et un meilleur tri à la source. Plusieurs agglomérations en France ont fait le pas et les résultats sont probants !

Nous terminerons notre propos par un rappel des objectifs fixés par le Plan National de Prévention des déchets (PNDC) 2021/2027 (lui-même issu de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte dite loi TECV , de la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire dite loi AGEC  et de l’ordonnance n°2020-920 du 29 juillet 2020 relative à la prévention et à la gestion des déchets) désormais repris par le Schéma Directeur Déchets Ménagers et Assimilés (SDDMA) de la MEL pour la période 2021/203 à savoir :

1) Jeter moins ; 

2) Trier mieux et plus ; 

3) Améliorer le service aux habitants dans un espace public de qualité ; 

4) Moderniser le traitement des déchets.

Certes tout un programme qui appelle à l’atteinte de résultats ambitieux mais les faits sont têtus car la pédagogie sans un minimum de leviers dissuasifs risque vite d’être entravée. D’ailleurs, n’est-ce pas l’intérêt d’une fiscalité écologique où la France tarde à s’engager ? L’avenir nous répondra.

BC Commission environnement

 

Glossaire* : "CCSPL" COMMISSION CONSULTATIVE DES SERVICES PUBLICS LOCAUX (CCSPL).

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