Un conseil de l'eau à la MEL !
23/03/2017
Par délibération le 1er avril 2016, les élus communautaires de la MEL ( les maires des 85 communes qui constituaient la Métropole Européenne Lilloise à l'époque et depuis élargie depuis à 90 le 1er janvier 2017) ont voté la décision de se doter d'un CONSEIL DE L'EAU.
C'est désormais chose faite en ce début d'année 2017.
Les objectifs affichés de ce conseil sont de rendre des avis élargis sur les thématiques Eau aussi bien d'un point de vue NATUREL que TECHNIQUE.Il s'agit d'éclairer les élus dans les domaines touchant au GRAND CYCLE DE L'EAU ( appelé également CYCLE NATUREL DE L'EAU ) que sont l'évaporation , la condensation , les précipitations , l'infiltration , le ruissellement et le retour vers l'océan/mer et au PETIT CYCLE DE L'EAU (production d'eau potable, transport, traitement des eaux usées , gestion des eaux pluviales , risque inondations , gestion des milieux aquatiques,...).
Il s'agit d'une instance à caractère consultatif, d'échanges et de réflexions.
30 membres permanents y figurent dont 15 au titre du collège « élus »,12 au titre du collège « usagers » et 3 au titre du collège « acteurs métropolitains et institutionnels » (ILEO,NOREADE,UDCCAS en plus simple l'action sociale).
Le conseil se réunira, a minima, 2 fois par an.
Le collège des représentants des « usagers » qui nous concerne est constitué d' associations, de représentants du conseil de développement , de la chambre d'agriculture , de la chambre des métiers , de la chambre de commerce et d’industrie et de l'association régionale pour l'habitat.
Ces derniers peuvent, selon le règlement intérieur adopté en première séance : « apporter en toute indépendance une contribution à l'intérêt général en fondant leur légitimité à défendre les droits , révéler les aspirations et besoins de ceux qu'ils représentent » (article 3 du règlement intérieur).
En cette réunion du 7 mars 2017 qui a débuté à 17h00 pour s'achever à 19h30, une présentation a été faite sur le contexte réglementaire et environnemental de l'eau (directives Européennes cadre Eau , loi Française sur l'Eau , le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux dit SDAGE et le Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux dit SAGE).
Une longue présentation sur les services publics de l'assainissement et de l'eau potable a été faite.
Le débat avec la salle avec en particulier les représentants des « usagers » a seulement débuté vers … 18h45 soit 45 minutes avant clôture !
Certes une présentation du contexte était incontournable mais souhaitons néanmoins que la place faite aux débats soit davantage au rendez-vous sous peine d'une rapide lassitude de la part de vos représentants associatifs !
Alors que nous sommes nombreux à sous-estimer le sujet EAU, Il conviendra de retenir alors que nous sommes nombreux à sous-estimer le sujet EAU les quelques éléments suivants :
Près de la moitié des terres polluées du territoir national sont… sur le bassin Artois-Picardie alors que ce territoir constitue le plus petit bassin hydrographique parmi les 7 au national mais avec une densité record de 240 habitants/km2 soit 4,7 Millions d'habitants.
Les départements du Nord, du Pas de Calais et une partie de ceux de l'Aisne , de la Somme et de l'Oise composent ce bassin qui ne représente que 3,6% du territoire Français et des cours d'eau qui ne connaissent pas les frontières comme la Lys et l'Escaut qui se rejoignent avant de se jeter dans la mer du nord en Hollande (Anvers).
Des décennies d'industries lourdes et polluantes sont la cause essentielle de ce fardeau pour les générations actuelles et à venir.
L'essentiel de l'eau fournie (60 MILLIONS de m3) aux 1 119 877 habitants de la MEL provient des nappes dites du carbonifère (19%) et de la craie (56%) .
La première a un gros problème QUANTITATIF (en cause l'activité industrielle passée qui a énormément prélevé dans les secteurs d'Hem, Tourcoing , Roubaix et de Wattrelos) , la seconde à un gros problème QUALITATIF (en cause essentiellement les pollutions diffusent dont la cause principale est cpnstituée par le mode agricole intensif dans les secteurs d'Emmerin , de Wavrin , de Pérenchies,... ).
Dans le peu de temps qui nous a été accordé , les représentants des « usagers » sont intervenus sur des thématiques désormais récurrentes comme la SANCTUARISATION des champs captants par le développement de l'agriculture BIOLOGIQUE respectueuse de la qualité de l'eau ( et de l'Homme) , le contrôle QUALITE de l'eau du robinet chez les particuliers volontaires afin de lever les dernières réticences à son usage alimentaire , l'incitation à la RECUPERATION DE L'EAU DE PLUIE afin de limiter les inondations et surtout éviter la réalisation d'une « autoroute de l'eau », l'échantillonnage chez les particuliers afin de détecter certains polluants préoccupants , etc.
Sur ce dernier point et alors que les derniers branchements plomb ont été éradiqués du réseau public conformément à la Loi , il reste un mur d'investissements à réaliser dans les PARTIES PRIVATIVES pour changer les canalisations encore en plomb fortement présentes dans les logements datant d'avant 1960.Le seul contributeur public en capacité financière de porter ce renouvellement (environ1000 Euros/logement) s'appelle l'Agence de l'Eau !
Cela tombe bien puisque 90% de son budget sont apportés par … les consommateurs. Si la « tiédeur » de la réponse sur le sujet réside pour partie dans des interrogations juridiques , nous estimons qu'il s'agit d'un DEVOIR de s'y atteler !
La nouvelle compétences dite GEMAPI ( Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) qui sera applicable le 1er janvier 2018 , issue de la Loi MAPTAM ( Modernisation de l'Action Publique Territoriale et d'Affirmation des Métropoles) va signifier pour le conseil de l'eau un élargissement accru des thématiques Eau.
Le caractère des précipitations est de plus en plus perturbé avec des phénomènes centenaires de plus en plus fréquents !
Les effets du changement climatique mais également le poids de nos insouciances passées (imperméabilisation des sols, disparitions des marais et des haies et fossés , …) conduisent à aggraver la situation.
Les conséquences sont de plus en plus dévastatrices et onéreuses pour les particuliers, les assureurs et collectivités et témoignent de l'urgence en la matière.
Au 12ème et au 13ème siècle , on construisait des cathédrales pour affirmer le rayonnement de la religion catholique et accompagner les flots de fidèles.
Quelques siècles plus tard ( au 21ème siècle plus précisément) , on construit de plus en plus des déversoirs surnommés « cathédrales » (enterrées) pour tenter de réguler d'autres flots constitués d'eaux pluviales en milieu urbain !
Assurément, les histoires d'eau ne se tariront pas et impliqueront un travail que nous souhaitons le plus collégial possible avec une sensibilisation citoyenne à la hauteur des enjeux !
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