S’agissant du trafic aérien Français en 2023, seul le lowcost tire les chiffres à la hausse (ainsi Beauvais et Charleroi ont retrouvé le trafic d’avant la crise COVID-19).L’ADL* (9ème de France) n’a retrouvé que 85% de son trafic de 2019 (année précédant la crise sanitaire) même si le lowcost tire les chiffres (78% du trafic d’ADL alors qu’au national, ce chiffre n’est que de 48%). Un autre constat concernant l’ADL* en 2023, il y a eu moins de mouvements d’avions (21 783 en 2023 soit moins -18,5% par rapport à 2019 tandis que le nombre de passagers augmentait de +59% sur la même période !) car les aéronefs sont plus capacitaires. A noter également la perte du groupe Air France sur le site d’ADL au mois d’avril 2023. Résultats, un peu de 1,8 millions de passagers ont fréquenté ADL* (soit +5,2% par rapport à 2022).Le trafic domestique est en baisse tandis que celui à l’international augmente (l’Algérie est la première destination). Rappelons que la gestion de l’ADL* a été délégué à une SAS* gérée par le groupement Eiffage/AMP. Un avenant au contrat oblige à plafonner le nombre de vols nocturnes programmés (de 23h00 à 5h59) à 7% maximum hors vols dédiés aux missions d’intérêt général (vols sanitaires,…).Sur le plan environnemental, l’impact sur les communes avoisinante est indéniable mais la diminution du nombre de mouvements d’avions contribue à améliorer le ressenti des riverains. 12 stations de mesures du bruit ont été installées ces dernières années ce qui fait de d’ADL le 3ème de l’hexagone en terme d’équipements de mesures derrière ADP* et Nice. Ainsi, il n’y a eu que 4,92% de vols nocturnes au cours de l’année 2023 (le plafond est fixé à 7% concernant les vols programmés).Le taux de satisfaction des passagers empruntant l’aérogare est de 3,89 sur 5 (sur la base de 1515 passagers sondés).69% des retards trouvent leur origine dans les rotations avec un « effet dominos » sachant que les mouvements sociaux contre les retraites ont également fortement impacté la régularité aérienne. Dit simplement, l’exercice 2023 sera à mettre « entre parenthèses » au vu de certains événements exceptionnels. Les navettes routières (opérées par Transdev Littoral) entre Lille et l’ADL* ont transporté 91 618 passagers (2 parcours/heure en hiver en 2 parcours/demi heure en été).Une tarification incitative est proposée pour inviter les passagers à acheter leur billet à l’avance en ligne (à l’opposé une majoration est pratiquée à bord).Dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre lors des stationnements des avions, 6 postes d’alimentation électriques ont été installés sur le tarmac , installation permettant d’arrêter les auxiliaires à bord (qui fonctionnent au kérosène). Une collecte séparative des eaux permet au sein de l’aérogare de préserver la ressource du précieux liquide. 

Côté investissements, l'Aéroport de Lille a investi en 2023 près de 5,7 millions d’euros. Les produits d’exploitation ont connu une hausse de 11% tandis que les charges ont augmenté de 8,4%.Les bénéfices après impôts se sont élevés à 2,4 millions d’euros.

Parmi les questions posées par mes soins, j’ai demandé le taux d’utilisation des postes de recharge électrique (pas de réponse sauf à m’entendre dire « que c’était de l’intérêt des compagnies de se brancher aux bornes … »), concernant la présence de l’AAC* (acronyme que le vice-président ne connaissait pas) située sous une partie des pistes de l’ADL et ce côté autoroute du Nord (élément que le vice-président conteste car estimant que le périmètre sensible concerne une partie des entrepôts de l’aérogare et non celui des pistes…) j’ai rappelé la nécessité d’un contrôle plus poussé avec un échantillonnage périodique sur les végétations environnantes en rappelant que près de 50% de la consommation d’un avion se fait au moment des décollage/atterrissage avec de fortes émissions de particules de kérosène aux abords.

https://aires-captages.fr/aires-alimentation-captages/carte-des-aac

Glossaire: CR*(compte rendu), CCSPL* (commission consultative des services publics locaux) SMALIM*(syndicat mixte de l’aéroport de Lille Métropole), ADL* (aéroport de Lesquin), SAS* (société à action simplifiée), AAC*(aire alimentation de captage). 

Par Bruno Catiau animateur Commission Environnement