Alors que le 25 décembre 2013 devrait voir la fin théorique et réglementaire (mais pas réel) des branchements plomb sur les réseaux publics d'eau, un constat s'impose : il reste le chantier colossal des rénovations et remplacements des canalisations intérieures des 2 à 3 millions de logements datant d'avant 1950, soit 10 à 15% du parc Français !


Une première circulaire parue le 24 novembre 1954 recommandait déjà un seuil maximum de plomb dans l'eau. Dès 1994, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé)  recommandait une valeur plafond de 10 microgrammes par litre d'eau potable .La directive communautaire de 1998 a imposé donc une décroissance des taux de présence de ce métal lourd dont les enfants sont les premières victimes car générant des troubles des fonctions cérébrales supérieures et au delà un ralentissement de la croissance...


La norme actuelle est de 25 microgrammes par litre mais la nouvelle baisse imposée verra le chiffre tomber à 10 microgrammes le 25 décembre 2013. Dans ces conditions, il devient absolument nécessaire de savoir ce qui se passe dans les logements !  Avant 1950, les tuyaux plomb étaient légion dans la construction. La période suivante a vu disparaître progressivement puis définitivement ce matériaux. Nous pouvons affirmer que les logements mis en service après 1960 sont indemnes de métal lourd mais ... il y a les autres !


Dans ces conditions et malgré les dires rassurants de certains, il y a quelques précautions élémentaires à prendre. Le matin, les « usages matinaux » (douches, toilettes,...) permettent de chasser l’eau potentiellement contaminante qui s'est chargée la nuit. Mais il y les usages en fin d'après midi et là ... ?


Si vous êtes propriétaire de votre logement, le sujet santé est ... votre problème.
Si vous êtes locataire, c'est au propriétaire/bailleur de prouver que le logement est décent : « la nature et l'état de conservation et d'entretien des canalisations ne doivent pas présenter de risques manifestes pour la santé ».
Si vous êtes en copropriété, demandez à votre syndic d'abord de voter pour une double analyse (matin et soir si possible dans les parties hautes du logement).


Compte tenu de l'ampleur des dépenses prévisibles (1000 Euros en moyenne par logement), l'UFC QUE CHOISIR demande la participation des agences de l'eau à l'instar des aides apportées aux entreprises majoritairement privées pour éradiquer les branchements plomb. A titre d'information, les prélèvements des agences de l'eau représentent environ 15% de nos factures d'eau. Le budget de ces agences est supporté à 85% voire 90% par ... les consommateurs. Il n'est donc pas anormal que les investissements relevant de l'intérêt général soient supportés par les agences de l'eau. Pour mémoire le budget 2011 de l'agence de l'eau Artois/Picardie s'est élevé à 133,75 millions d'Euros. Les deux premières postes de recettes s'élevaient à 70,17 millions d'Euros (« redevance de pollution et collecte domestique ») et à 12,33 millions d'Euros (« redevance pour prélèvement sur la ressource en eau ») apportés ... par nos factures d'eau de particuliers.


Messieurs les politiques, vous avez dit enjeu national de santé publique... alors, aux actes !


Par BC commission environnement région Nord-Pas de Calais