Bromadiolone pour éliminer les campagnols et droit de réponse du Fredon...
14/01/2020
De notre collègue G.P. Membre de la Commission Environnement en réaction à l’utilisation du bromadiolone pour éliminer les campagnols...
Bonjour M. Tournant,
Permettez – moi de vous faire part de ma colère suite au dernier Bulletin de Santé du Végétal (BSV) que les Chambres d’Agriculture des Hauts de France m'ont fait parvenir.
BSV que vous co-signez, ce qui explique non seulement ma colère mais aussi mon mécontentement voire ma déception à l'égard de la FREDON.
En effet, la Fredon NPDC prône la sauvegarde de la biodiversité comme vous le mentionnez dans la présentation de votre organisme (cf. votre site web) :
« La recherche et le développement en vue d'innover, de développer des méthodes alternatives et de favoriser la biodiversité »
A la lecture de cet engagement on peut dire que vous trahissez votre idéal !
Préconiser la bromadiolone comme seule méthode efficace pour détruire les campagnoles est aberrante. L’article ci –dessous le démontre :
“Impacts sur la santé et l’environnement”
La consommation répétée de rongeurs intoxiqués au bromadiolone provoque l'intoxication mortelle de leurs prédateurs naturels par accumulation dans les tissus – on parle alors d'« empoisonnement secondaire »11 ; La mortalité « secondaire » apparente pourrait être jugée faible (1–3 % des cadavres de buses et renards étudiés lors d'une étude sur 4 ans en France 11), mais on] sait que les animaux, notamment les oiseaux sauvages, se cachent très soigneusement quand ils sentent qu'ils vont mourir . Par ailleurs les rapaces ne se reproduisent que lentement.
De nombreux sangliers, les rapaces (ex : buses), mais aussi des carnivores tels que les renards, les hermines, les chats domestiques et autres nécrophages ou prédateurs des rongeurs sont ainsi tués lors des campagnes d’empoisonnement.
Un cercle vicieux est ainsi créé : plus on emploie ces produits et plus on détruit les prédateurs naturels qui contribuent à contenir l’expansion des rongeurs.
Par ailleurs, les précautions (normalement drastiques) d’emploi du poison ne sont pas toujours respectées : des appâts sont parfois déposés sur des radeaux placés contre ou sur la berge. Ces appâts deviennent alors accessibles, non plus aux seuls animaux amphibies, mais aussi aux animaux terrestres, sauvages ou domestiques, voire à des enfants attirés par la couleur rouge bonbon inhabituelle des tronçons de carottes. On a déjà pu déplorer l’intoxication directe de chevreuils et de lièvres. Lors des crues et inondations associées les appâts et/ou cadavres peuvent être dispersés sur de grandes distances. Par ailleurs les rats ne consomment que rarement les appâts sur place : ils les transportent pour les manger dans un lieu qu'ils considèrent comme sûr.
En 2011, dans le Puy-de-Dôme, des milans royaux, espèce protégée, empoisonnés à la bromadiolone ont été retrouvés morts par dizaines, malgré l'interdiction de ce produit.