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Un bilan 2017 pour les déchets ménagers et assimilés sur le périmètre de la MEL en demi-teinte !

28/11/2018

C’est l’automne et voici le temps venu des Commissions Consultatives des Services Publics Locaux dont l’acronyme barbare est CCSPL.C’est d’abord celle des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) qui a inauguré le bal. Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous rappellerons que la MEL s’est agrandie avec l’arrivée en 2017 de 5 nouvelles localités issues des Weppes (Bois Grenier, Aubers, Fromelles, Le Maisnil et Radinghem) . La cinquième agglomération de France compte désormais 90 communes et 1 139 929 habitants...

Bonne nouvelle, malgré l’augmentation de la population qui en  a découlé (+ de 10 000 âmes dont 6 000 issues des Weppes), les tonnages sont en baisse de 2,2% en 2017 par rapport à l’exercice précédent. Nous sommes passés de 662 442 tonnes collectées en 2016 (85 communes) à 647 891 tonnes en 2017 (90 communes) ! Bref, « tout va bien dans le meilleur des mondes » surtout quand on prend en compte l’objectif de réduction que s’est donné la MEL  dans le cadre d’un Programme Local de Prévention (PLP). Ce dernier a été impulsé par les Lois Grenelle de 2009 et 2010. Il a été officiellement lancé à l’occasion d’un vote communautaire datant du 2 décembre 2016. Il fixe une réduction de 10% du volume de déchets ménagers d’ici la fin de la période 2017/2021 soit une baisse de 66 000 tonnes/an. Rapporté à chaque habitant, l’objectif représente une diminution de 60 kg/an/habitant à l’échéance 2021. Alors… vous y croyez ? Plutôt que de vous hasardez à tenter une réponse, nous allons vous donner quelques éclairages de l’exercice écoulé qui pourraient vous aider à y voir plus clair. Le porte à porte représente 61% du gisement. Il s’effectue (pour l’instant) de deux façons à savoir en mode BI-FLUX  (2 poubelles avec chacune 2 compartiments) destiné aux zones périurbaines (517 067 habitants desservis) et en mode MONO-FLUX (2 poubelles avec chacune 1 compartiment)  pour les zones urbaines (616 853 habitants desservis). Ces deux formules ont permis la collecte de 100 861 tonnes de PRODUITS RECYCLABLES (en légère baisse), de 264 548 tonnes de PRODUITS NON RECYCLABLES (en légère hausse) et de 28 450 tonnes de BIO-DECHETS (en baisse). Signe d’un changement amorcé, l’APPORT VOLONTAIRE renait de ses cendres avec 28 064 habitants desservis et ce n’est qu’un début ! En effet, les derniers chiffres sont encourageants avec un taux de matières RECYCLABLES supérieur à la formule initiée par l’ingénieur Poubelle*. Dans les Bennes d’apport Volontaires, ont été réceptionnées 3 261 tonnes de PRODUITS RECYCLABLES et 5 151 tonnes de PRODUITS NON RECYCLABLES. Pourquoi un tel revirement ? : L’amélioration des contenants à l’esthétique retravaillée ainsi qu’un positionnement revu par rapport aux habitations. Pour clore cette énumération, les déchèteries sont désormais solidement implantées dans le paysage avec 169 237 tonnes collectées en 2017 pour 1 704 328 passages (en baisse). D’autres initiatives complètent l’offre avec les déche’TRI mobiles (2 197 tonnes pour 49 489 passages), les BENNES SAISONNIERES de déchets verts en certains quartiers (404 tonnes pour 5 504 passages), les encombrants en porte à porte SUR RENDEZ-VOUS (5 557 tonnes pour 39 955 passages).Cette dernière prestation a permis d’atteindre 57% de valorisation matière ce qui en soi constitue un net progrès par rapport à la (scandaleuse) MISE EN DECHARGE qui régnait encore il n’y a pas si longtemps et qui ne représente plus que 3,3% du total des « traitements » de déchets (-72% depuis 2010 !). Un bref survol des actuels centres de traitement nous permet de distinguer des tendances qui pourraient être améliorées. Les sites d’Halluin (capacité 100 000 tonnes) et de Lille/Loos (capacité 60 000 tonnes)  dédiés à la VALORISATION MATIERE ont traité respectivement 59 480 tonnes (dont 50 083 tonnes valorisées avec un taux de 84,2%) et 44 035 tonnes (dont 34 385 tonnes valorisées avec un taux de 78,5%). Les différences s’expliquent par des pannes à répétitions sur le site de Lille/Loos qui ont obligé au transfert d’une partie du gisement sur le second site. Le Centre de Valorisation Energétique (CVE d’Halluin avec une capacité de 350 000 tonnes) se « porte toujours aussi bien » avec 347 411 tonnes de déchets incinérées contribuant à la production d’électricité (en baisse avec 160 130 Mw/h dont 36 601 consommés) et surtout à « chauffer les oiseaux » en attendant l’achèvement de l’AUTOROUTE DE LA CHALEUR. Celle-ci viendra se substituer à l’actuelle combustion de combustibles fossiles comme le gaz pour chauffer les habitats collectifs des villes de Lille, Roubaix et Villeneuve d’Ascq. Le Centre de Valorisation Organique (CVO) de Sequedin (capacité 108 000 tonnes) a traité 45 901 tonnes issues de déchets alimentaires (4 695 tonnes), des déchets verts (13 460 tonnes) et des fermentescibles (27 746 tonnes). Malgré les nombreux déboires techniques liés à des défauts de conception (affaissement d’un tunnel qui signifiera prochainement de gros travaux), la production de BIOGAZ brut (autoconsommé) , de BIOMETHANE (revendu à GRDF après épuration) et de compost (revendu aux agriculteurs et offerts aux particuliers de la MEL en déchèteries) sont toujours au rendez-vous-même si leur production marque le pas. Ce sera d’ailleurs une problématique à surveiller.

Après une lecture avisée de ce bilan, voici les grandes tendances qui se dégagent :

•Le MONO- FLUX  affiche  des résultats très médiocres avec même une augmentation de la part du NON RECYCLABLE (passant de 182 538 tonnes à 184 327 tonnes entre 2016 et 2017 soit 298,8 kg/an/habitant !), la tendance à une quasi stabilité pour le BI-FLUX (passant de 80 784 tonnes à 80 221 tonnes entre 2016 et 2017 soit 155,1 kg/an/habitant).

•Les déchèteries voient leur fréquentation et les tonnages en légère baisse mais c’est surtout le taux de valorisation matière qui s’effondre avec seulement 60,3% en 2017 (!) contre 83,69% en 2016.

•La performance globale de la MEL en terme de déchets RECYCLABLES est toujours supérieure à celle du national avec 75,3 kg/an/habitant contre 68,3 kg pour l’hexagone (attention, année de référence 2015) avec seulement la collecte du verre légèrement en retrait pour la MEL (28,8 kg/an/habitant) contre 29,6 kg/an/habitant au national.

•La collecte des dépôts sauvage est en hausse avec 1240 tonnes ramassées (1 036 tonnes en 2016) et révèle certainement (au moins en partie) le NON SOLUTIONNEMENT du sujet (épineux) « gens du voyage » sur le territoire de la MEL révélant de nombreuses fractures entre communes.

•Les déchets alimentaires collectés pour le CVO sont en baisse avec 4 695 tonnes en 2017 contre 4 801 tonnes en 2016 .Ce constat est à nuancer car la lutte contre le gâchis alimentaire porte certainement ses fruits mais l’élargissement de la collecte doit se faire chez tous les professionnels de la restauration mais également chez tous les particuliers dont la part matières organiques représente jusqu’à 33% de leur poubelle !

•La part encombrants baisse fortement avec 180 013 tonnes contre 191 837 tonnes en 2016.C’est d’ailleurs cette baisse qui influe favorablement l’évolution globale du gisement.

Pour 2017, la valorisation matière (par compostage et recyclage) a représenté 46,70% du traitement global (49,30% en 2016) et c’est malheureusement la valorisation énergétique qui a atteint 50% (48 ,8% en 2016). Le signal donné (brûler davantage que l’on ne recycle) n’est pas bon pour nos concitoyens malgré des tonnages d’Ordures Ménagères en baisse (-2,2%). La PRIME AU RECYCLAGE MATIERE doit être la PRIORITE car vecteur d’une activité plus vertueuse (principe de l’économie circulaire qui tend à économiser les matières en les réutilisant tout en aidant à réduire l’impact CARBONE). Il en est de même pour la partie finances qui révèle un poste « recettes » nettement supérieur à celui des « dépenses » à savoir 186 336 316 euros collectés ( dont 163 526 881 euros au titre de la TEOM*) pour 160 012 485 euros dépensés (premier poste ESTERA avec 57 148 669 euros). Le solde 2017 positif s’élève donc à 26 323 831 Euros. Certes, la future autoroute de la chaleur sera en partie financée par les excédents budgétaires mais l’actuel mode de financement du mode déchets révèle toujours une ABSENCE DE MESSAGE PEDAGOGIQUE à destination de nos concitoyens .Cette situation va à l’encontre d’un dispositif  dénommé fiscalité écologique pourtant efficace au vu des choix faits par les villes et agglomérations qui ont osé faire un tel pari. Le changement est bénéfique pour les contribuables, consommateurs et l’environnement. Si vous êtes peu réceptifs à la démarche, voici les coûts à la tonne TTC hors aides supportés par la collectivité :

•Porte à porte : entre 228,72 et 497,41 euros (ordures ménagères résiduelles et bio-déchets).

•Apport volontaire (bennes) : entre 243,72 et 369,24 euros.

•Encombrants : entre 119,36 euros (déchèteries) et 707,74 euros (sur rendez-vous).

La moyenne à la tonne TTC hors aides s’élève donc à 247,65 euros.

Le slogan (de l’ADEME*) d’une époque non révolue reste toujours d’actualité avec le « faisons vite, ça déborde ! ». Le changement des pratiques est fondamental à l’instar de certains pays qui ont décidé de donner de la valeur aux déchets non pas uniquement (comme en France) aux collectivités et professionnels des filières mais… aux citoyens ! L’exemple le plus probant est celui de l’Allemagne qui consigne toutes les bouteilles plastique 0,25 euros quelles que soient leurs tailles ! Le résultat est éloquent car… rien ne traîne car tout est ramassé et ramené en magasin ! Vous allez sourire mais en Allemagne, vous êtes suivis mais pour la bonne cause !

BC commission environnement UFC QUE CHOISIR Lille 

 

NOTES :

*Eugène-René Poubelle Préfet de la Seine qui a lancé la collecte des déchets en 1883 à Paris afin d’en améliorer l’hygiène.

*TEOM : Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères régie par les articles 1520 et 1526 du code général des impôts et qui constitue un prélèvement additionnel sur les propriétés bâties à hauteur de 16,88% … sans lien avec le service.

*ADEME : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

 

 

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