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2022 : l’année où l’eau est devenue précieuse…

31/08/2022

 

Il ne vous pas a échappé qu’il ne pleut pas beaucoup sur notre région depuis quelques mois (plus précisément depuis l’hiver dernier où la pluviométrie était déjà en net recul par rapport aux exercices précédents). Selon les experts régionaux de METEO France, le déficit de pluviométrie atteint dans la région les 74% ! 

A l’occasion d’un nouveau Comité Départemental de l’eau (CDE) qui s’est tenu ce mardi 23 août sous l’égide de la secrétaire générale de la Préfecture du Nord (dispositif valable dans tous les départements Français), la situation est classée comme préoccupante dans le Nord mais sans commune mesure avec celle qui prévaut à l’échelle nationale puisque classée … catastrophique ! Cette différence tient en bonne partie à une eau stockée dans le sous-sol (nappes craie et du carbonifère) en quantités importantes (mais pour combien de temps et avec quelles normes de qualité ?) la mettant ainsi à l’abri des canicules  à répétition qui contribuent grandement au phénomène d’évaporation. C’est un avantage de taille qu’il convient néanmoins de relativiser car les inquiétudes sont réelles sachant que certains secteurs de notre région ne sont pas à la même enseigne comme ceux du littoral ou de la Flandres intérieure. Ainsi, cette dernière partie (le bassin de l’Yser est classé en crise !) échappe au rationnement uniquement grâce aux interconnections avec les territoires périphériques ! Ces derniers jours, on a pu relever quelques précipitations mais localisée avec un état des sols oscillant entre « très secs » à « extrêmement secs ». Selon les prévisionnistes de METEO France, les projections pour l’automne 2022 s’annoncent chaudes et sèches, perspectives qui laissent la place à de nombreuses interrogations teintées  d’inquiétudes. Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB), certains cours d’eau sont quasiment en « rupture » ou ont déjà atteint ce stade (dit simplement, le précieux liquide a cessé de couler voire a disparu).La partie amont de la Lys qui permet d’ordinaire l’alimentation d’une partie des habitants de la MEL (entre 30 et 40% de notre eau potable sur l’année) atteint actuellement un débit ridicule inférieur à … 1 m3/seconde ! Cette situation tendue oblige dès à présent le Syndicat Mixte d’Adduction des Eaux de la Lys (SMAEL) à un soutien à l’étiage. Dit simplement, c’est par une action humaine que l’on va apporter de l’eau à la rivière moyennant un pompage dans la zone de forage de Verchin (Pas de calais) où se situe la source de la Lys sachant qu’il faudra également maintenir l’irrigation sur plusieurs secteurs afin de préserver certaines cultures légumières (haricots verts,…) très sensible à la sécheresse.

Comme il est de coutume à chaque CDE, un tour d’horizon a été effectué auprès des différents producteurs d’eau (NOREADE, VEOLIA, SUEZ et SOURCEO pour la MEL).Pour chacun, l’heure est à la pédagogie auprès des consommateurs, des scolaires et des industriels de l’agroalimentaire gros consommateur d’eau (+ 1000 m3/jour) ainsi qu’un suivi fin des réserves. La période estivale avec ses nombreux départs en vacances a permis de contenir la consommation (en baisse) mais qu’en sera-t-il à la rentrée où les vacanciers seront rentrés ? La situation des points de captage est tendue et certains peuvent « lâcher à tout moment » (propos du président de NOREADE) ce qui augure de possibles lendemains désenchantés pour les consommateurs. Un focus sur la MEL confirme que la situation météorologique s’aggrave d’année en année. Jusqu’à ce jour et grâce aux actions menées (chasse aux fuites avec un rendement du réseau d’eau potable atteignant les 85%, renforcement des interconnexions entre réseaux et une gestion dynamique  avec le SMAEL (les apports de la Lys sont privilégiés lors des périodes pluvieuses afin de l’exploitation des captages prioritaires pompant dans la nappe), la situation est contenue mais jusqu’à quand ? Le contexte tendu actuellement oblige à rouvrir certains captages dont les teneurs en nickel, sélénium et autres métaux et oligo-éléments étaient élevées (d’origine naturelle mais dont la concentration est potentiellement néfaste pour notre santé). Néanmoins, pas de panique, par le biais des interconnexions entre réseaux, le précieux liquide est mélangé (et contrôlé !) afin d’obtenir au final un produit alimentaire au dessus de tout soupçon (du moins jusqu’à votre compteur car le bon état de votre installation relève de votre responsabilité et l’âge de votre habitat en dépend grandement !).La défiance que certains  entretiennent vis-à-vis de l’eau du robinet n’est pas méritée. En témoigne les analyses récentes menées par un laboratoire indépendant à l’initiative de l’association GENERATIONS FUTURES ayant porté sur 9 marques d’eau minérale en bouteilles (plastique). Le constat est implacable pour 7 marques et non des moindres puisque l’eau vendue en bouteille (plastique) contenait des microparticules de plastique et ce pour un prix 100 à 400 fois plus élevé que celui du robinet !!!       En ces temps d’inflation galopante, l’eau du robinet constitue un atout anti crise tout en contribuant à respecter l’environnement (zéro déchet et zéro transport).

En conclusion, les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour notre alimentation en eau tandis que plusieurs questions restent en suspend : 

- QUID de nos habitudes de consommation* et de nos ECOGESTES rendus absolument nécessaires par la sécheresse historique actuelle (remplacer les bains par des douches*, récupérer certaines eaux de lavage pour les WC* ou le jardin, réduire le volume utilisé pour la chasse d’eau* moyennant la pose d’une brique pleine et d’un système modulable,…) ? 

- QUID des conditions métrologiques à venir car les orages pourraient survenir malgré un automne annoncé « chaud et sec » permettant néanmoins à la Lys de retrouver rapidement un débit suffisant (le cours d’eau gonfle en quelques heures lors des phénomènes pluvieux intenses selon le président du SMAEL) ?

Au terme de ce comité (CDE) et signe des temps (nouveaux ?), plusieurs sujets ont été abordés par les intervenants qui se plaçaient résolument vers davantage d’anticipation face aux actuels (et surtout futurs) phénomènes de sécheresse à répétition. Il est d’ailleurs frustrant que le sujet RECUPERATION DE L’EAU DE PLUIE (particuliers comme collectivités voire entreprises) n’ait pas été entendu ces dernières années par les décideurs politiques malgré les demandes répétées des associations tandis que nos voisins Belges obligent à sa collecte depuis longtemps en habitat neuf ! La Direction Départementale de la Mer et des Territoires (DDTM) reconnait qu’il y a un « problème » de compréhension (chez les particuliers comme les communes et les agriculteurs) face aux différents niveaux d’arrêtés sécheresse impliquant des contraintes croissantes. Sur ce point, nous (UFC QUE CHOISIR) avions déjà demandé un Retour d’expérience (REX) concernant la portée de ces arrêtés sécheresse ( établis sur plusieurs niveaux) histoire d’en peser l’intérêt (pédagogique) mais également à mesurer l’incidence sur les consommations (nous attendons toujours …).Paradoxe d’une société de consommation où pendant que les producteurs d’eau , les autorités organisatrices en charge de l’eau (comme la MEL) , les services de l’Etat , les associations s’évertuent à médiatiser les ECOGESTES dans nos usages de l’eau , la grande distribution jusqu’à dernièrement … vendait des piscines éphémères (celles qui sont vidées au mois de septembre !) ! Certes, nous sommes dans un champ législatif (pour interdire les sacs plastique gratuits non réutilisables, il a fallu passer par la Loi !) mais convenons que les pratiques contradictoires n’aident pas à la bonne compréhension d’une partie de la population dont le niveau de sensibilisation doit nettement progresser alors que les crises se multiplient. D’ailleurs, à quand un Comité Départemental de l’Energie (CDE) alors que les prochains mois s’annoncent délicats dans le secteur de l’énergie tandis que les appels à la SOBRIETE résonnent depuis plusieurs mois ? Il n’y a pas si longtemps, certains politiques (et non des moindres !) qualifiaient les auteurs de tels propos … d’Amish ! Paradoxe d’une époque où les crises (nombreuses) se bousculent sur fonds d’incertitudes et surtout d’impréparation de nos sociétés aux chocs actuels et à venir. Nous étions pourtant prévenus par de nombreux scientifiques (ceux du GIEC en particulier) mais ce sont surtout les discours qui ont prévalu jusqu’à aujourd’hui (souvenez-vous de la phrase d’introduction au sommet de la Terre de 2002 prononcée par un ancien Président de la République Français à Johannesburg en Afrique du Sud : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs… »).Nos pratiquent ont-elles depuis changé ? 

BC Commission environnement.

* Selon le centre d’information sur l’eau, la consommation annuelle par habitant en France s’établissait à 53,8 m3 (soit 147 litres/jour/habitant) mais avec de fortes disparités selon les régions (Nord Pas de Calais avec 110 litres/jour/habitant contre … 220 litres/an/habitant en région Provence Alpes Côte d’Azur où les piscines sont nombreuses).

 

*Les usages de l’eau sont principalement et par ordre décroissant les bains/douches (39%), les WC (20%), le L-Linge (12%) et la vaisselle (10%).

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