netiko : créateur du site de petites annonces gratuites veux-veux-pas.fr

nos actionsenquêtes

Supermarche.jpg

Prix à la consommation : De gros écarts entre supermarchés !

13/03/2022

Faire ses courses ne coûte pas le même prix selon l’enseigne de grande distribution. Dans un contexte d’inflation, la différence peut s’avérer non négligeable, d’après le classement établi par l’UFC-Que Choisir.

prix.jpg

 

COMMENT NOUS AVONS PROCÉDÉ ?

Du 11 au 25 septembre 2021, des enquêteurs de l’UFC-Que Choisir ont relevé les prix dans 1 006 magasins de métropole des huit principales enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Colruyt, E.Leclerc, Intermarché et Système U).

Les prix ont aussi été collectés sur les 4 885 sites drives de ces chaînes. Notre panier était composé de 98 produits de marques nationales et de distributeurs (frais non laitiers, laitages, épicerie sucrée, épicerie salée, boissons, surgelés, hygiène).

Après la baguette de pain à 0,29 €, on a le kilo de côtes de porc à 1,69 €, et celui du jambon blanc à 1,85 € ! Le distributeur Michel-Édouard Leclerc a suscité une nouvelle polémique dès le début de l’année en annonçant ces rabais dans ses magasins durant tout le mois de janvier. Ces faibles montants ne sont pas viables pour les filières agricoles, qui se sont une nouvelle fois insurgées contre la politique du « prix le plus bas » chère au patron breton. Cette provocation intervient en pleines négociations commerciales annuelles entre les chaînes de la grande distribution et leurs fournisseurs, compliquées par la flambée des cours des matières premières. Toutefois, quoi que l’on pense de cette stratégie, les consommateurs, eux, voient ces promotions d’un bon œil, en particulier dans le contexte actuel.

LES PRODUITS ALIMENTAIRES ÉGALEMENT TOUCHÉS

Car l’inflation, indéniablement, est de retour. Elle a commencé par l’explosion des prix de l’énergie l’année dernière. La facture moyenne d’un ménage chauffé au gaz a ainsi bondi de 53 % entre décembre 2020 et décembre 2021, selon le comparateur énergie de l’UFC-Que Choisir. Pour le tout-électrique, elle a augmenté de 10 %. Les aliments ainsi que les produits d’hygiène et d’entretien ont été relativement épargnés dans un premier temps ; ils n’ont enregistré « que » 1,8 % de renchérissement en 2021, d’après notre suivi des prix en grandes surfaces. La majoration des coûts des matières premières a fini cependant par se répercuter dans les linéaires, doucement mais sûrement. Cette tendance haussière pourrait s’accélérer en 2022, les distributeurs préparant les esprits depuis des semaines via des déclarations dans la presse et les réseaux sociaux.

DES PISTES POUR PAYER MOINS

Il est possible néanmoins de limiter l’impact sur son porte-monnaie en se restreignant, en optant pour d’autres circuits (vente directe, vrac, etc.), mais aussi en choisissant judicieusement son supermarché. Car le ticket de caisse peut fluctuer de façon importante de l’un à l’autre. Une enquête de terrain, menée en septembre 2021 par les bénévoles des associations locales de l’UFC-Que Choisir, montre que le prix d’un panier de 98 produits courants varie de 60 € en moyenne entre l’enseigne la moins onéreuse et celle la plus chère (lire l’infographie). E. Leclerc confirme sa place de « casseur de prix », et pas juste pour la baguette : dans son magasin, le caddie de nos enquêteurs s’élève à 348 €. Ceux d’Intermarché (356 €), de Colruyt (363 €) et de Système U (365 €) suivent de près. À l’autre bout du classement, c’est Casino qui pratique les tarifs les plus élevés (408 €), soit 17 % de plus que E. Leclerc.

Cette hiérarchie se décline dans les différents rayons. Que ce soit pour le frais, les produits laitiers, l’épicerie sucrée et salée, les boissons, les surgelés ou les produits d’hygiène, Casino affiche les prix les plus hauts, tandis que E. Leclerc est meilleur marché, à égalité avec Colruyt sur l’hygiène et les surgelés, et talonné par Intermarché sur le reste. Attention, les différents points de vente d’un même groupe peuvent ne pas appliquer la même grille tarifaire. Nos bénévoles ont constaté un écart de 19 € maximum d’un Cora à l’autre pour une même liste de courses. Une différence qui explose chez Casino (107 €) et Carrefour (101 €).

INÉGALITÉS RÉGIONALES

Le coût d’un chariot dépend aussi de la situation géographique des grandes surfaces. Par exemple, Rennais et Niçois ne déboursent pas la même somme pour des produits identiques. Vous payez moins dans les régions de la façade ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine) que dans le reste de la France, probablement en raison d’une forte implantation de E. Leclerc dans son fief historique du Grand Ouest. Viennent ensuite le Nord, l’Est et le Centre. Sans surprise, c’est en Île-de-France et dans le Sud (Paca) que l’on dépense le plus. Parmi les magasins examinés, la palme du caddie le moins cher (328 €) revient à deux E. Leclerc, l’un installé dans le Centre, l’autre dans les Hauts-de-France. À l’inverse, dans un Casino de Montpellier (Hérault), il grimpe à 460 €, soit 40 % de plus !

DRIVES OU MAGASINS, PAS BESOIN DE CHOISIR

Les consommateurs, bien qu’attachés aux commerces physiques, ont accru la part de leurs achats en ligne depuis le premier confinement et la crise sanitaire. Les distributeurs ont-ils profité de cet engouement ? Selon notre enquête, il n’en est rien : les prix restent équivalents entre le point de vente et le drive associé. Une exception notable, cependant, concernant l’enseigne Casino : le même panier y coûte, en moyenne, 9 % moins cher en drive (371 €) qu’en grande surface (408 €). Une différence qui peut s’expliquer par sa stratégie sur l’e-commerce alimentaire. La chaîne propose des tarifs identiques pour tous ses drives de supermarchés et d’hypermarchés de France métropolitaine – excepté en Île-de-France –, via un site de commande unique qui affiche des prix volontairement un peu plus bas qu’en magasin.

Elsa Casalegno  &  Marine Perier-Dulhoste    Que Choisir

 

revenir à la page "enquêtes"