Nutri-Score : les bonnes notes de la carbonade, du potjevleesch et du hochepot
20/05/2022
L’UFC Que Choisir des Hauts-de-France a participé à une grande enquête nationale sur l’étiquetage nutritionnel des produits régionaux. Objectif : démontrer qu’à l’inverse de ce qu’avancent de nombreux industriels, le Nutri-Score ne pénaliserait pas les dits produits…
Potjevleesch et Nutri-Score ne font pas forcément mauvais ménage :
C’est un combat mené à l’échelle européenne, entre les partisans de la mise en place d’un étiquetage nutritionnel obligatoire, dans le but de lutter contre la malbouffe, et des industriels de l’agro-alimentaire critiques sur le principe, lequel pourrait les amener à revoir leurs recettes.
Ce combat doit trouver son épilogue fin 2022, échéance que s’est donnée la Commission européenne pour décider ou non de la mise en place à l’échelle de l’Union d’un étiquetage nutritionnel sur le mode du Nutri-Score, déjà adopté par la France et cinq autres pays de l’UE.
Dans ce contexte, « les lobbyistes industriels instrumentalisent le capital sympathie du patrimoine alimentaire européen en prétendant que le Nutri-Score leur donnerait systématiquement de mauvaises notes », pointe l’UFC Que Choisir.
De l’ail fumé d’Arleux au Maroilles
Nos trésors gastronomiques sont-ils vraiment menacés par le Nutri-Score ? Et cela justifie t-il de se passer d’étiquetage nutritionnel ? Pour en avoir le cœur net, l’association de consommateurs a mené une étude nationale portant sur près de 600 produits traditionnels. Une étude déclinée dans les Hauts-de-France.
Résultat, sur le plan national comme sur le plan régional, deux-tiers des produits testés ont obtenu un bon Nutri-Score (A,B ou C). « Nous avons calculé ce Nutri-Score pour 22 produits de la région, explique Robert Bréhon, président de l’UFC Que Choisir Hauts-de-France, des haricots lingots du Nord au Maroilles en passant par les gaufres à la vergeoise, les ficelles picardes et la carbonade. Et ils sont loin d’être systématiquement mal notés ! ».
Notes D et E que pour un tiers des produits
Et de citer la note A recueillie par le hochepot flamand, le B des tripes à la bière, du potjevleesch, du filet de limande meunière et de la carbonade de bœuf, ou encore le C de la ficelle picarde. « Les notes D et E (où l’on retrouvera le maroilles, les gaufres et la mimolette) ne représentent qu’un tiers de notre échantillon régional », se félicite Robert Bréhon. « Pour nous, l’idée n’est pas de stigmatiser ces produits, et surtout pas de les interdire. Celui qui veut tremper ses tartines au maroilles dans son café le matin peut continuer à le faire, le tout c’est qu’il soit bien informé ! ».
Les résultats de l’étude ont été transmis à la Commission européenne. « On sait que le Nutri-Score est en balance à Bruxelles, c’est un affichage simple, rigoureux qu’il serait logique de choisir, sans céder aux lobbys industriels et à leurs arguments fallacieux », conclut Robert Bréhon.
Christian Canivez Voix du Nord 12/05/22