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Assurance vie : Le palmarès des rendements 2016 !

20/02/2017

Les épargnants risquent de faire la grimace en découvrant la nouvelle rémunération de leurs fonds en euros. Incités par le gouverneur de la Banque de France à « la modération dans la fixation des taux de rendement », les assureurs ont répondu présents à l’appel en répercutant plus fortement que par le passé le coût de la baisse inédite des taux obligataires...

Dès la mi-décembre, ouvrant le bal des rendements 2016, Mutavie (groupe Macif) a donné le ton en annonçant une performance de 1,20 %, nette de tout frais, pour Livret Vie, son plus gros fonds en euros (14,2 milliards d’euros sous gestion). « Dans une conjoncture de taux extrêmement bas qui peut mettre en péril la garantie du capital, nous assumons pleinement cette baisse », affirme Philippe-Michel Labrosse. Pour le directeur du pôle Finance Épargne du groupe Macif, le constat est clair : « s’il veut éviter la perte de son pouvoir d’achat, l’épargnant doit diversifier ses placements, c’est la fin du modèle de l’assurance vie 100 % euros ».

Chute libre et dispersion ! 

Partagée par ses pairs, cette position s’est traduite par un repli sévère des rendements servis l’an dernier (voir tableau). Comme toujours, les disparités restent cependant marquées entre d’un côté, les offres standards des grands réseaux bancaires et d’assurance qui s’annoncent sous la barre des 2 % et de l’autre, celles vendues sur Internet ou encore promues par des acteurs mutualistes peu connus du grand public (la MIF, le Conservateur, la Carac, Monceau Assurance, la Macsf, etc.) qui maintiennent des rendements proches des 2,5 %. À noter, les contrats associatifs creusent également toujours l’écart avec le gros du marché comme en témoignent les résultats affichés par le Gaipare et l’Asac Fapes (respectivement 2,9 % et 2,8 % pour leurs offres gérées en partenariat avec Allianz). Ou encore ceux du fonds paquebot de l’Afer (47,5 milliards d’euros d’encours) qui, piloté en partenariat avec Aviva, est parvenu à servir un taux de 2,65 %. De même, quelques contrats patrimoniaux atypiques dits « europierre » (car fortement investis en immobiliers) ou « euroactifs » (davantage exposés en actions) se distinguent par des performances encore proches de 3 % ou plus.

Rendement encore concurrentiel !

Comme le rappelle l’expert indépendant Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money, « les premiers à dévoiler leurs résultats étant souvent les meilleurs », il va falloir attendre encore quelques semaines avant d’avoir une idée plus précise du cru 2016. Mais les tendances sont déjà suffisamment nettes pour tabler « sur un rendement moyen proche de 1,8 % ». Évidemment cette rémunération n’a rien de mirobolant. D’autant qu’après prélèvements sociaux de 15,5 %, elle tombe à 1,5 %. Pourtant, rapporté à une inflation 2016 toujours atone, un livret A rémunéré 0,75 % et un PEL à 1 %, ce rendement reste concurrentiel pour un placement dont le capital est garanti à tout moment et le rendement annuel définitivement acquis (effet cliquet). À titre de comparaison, en 2012, les fonds en euros rapportaient seulement 0,9 % nets d’inflation !

Taux sous tension !

Qu’en sera-t-il demain ? Majoritairement placés en obligations d’État et d’entreprises, les fonds en euros sont appelés à être durablement impactés par la baisse historique des taux longs que connaît la France depuis quatre ans. Déjà au plus bas en 2015, le taux de l’OAT (obligation assimilable du Trésor) 10 ans, qui constitue l’indice de référence du secteur, a dévissé à 0,1 % l’été dernier, du jamais vu ! Combiné à une Bourse en dents de scie (seul le rebond de décembre a permis au Cac 40 de finir l’année 2016 dans le vert à + 4,8 %), ces taux obligataires au plancher réduisent la marge de manœuvre financière dont disposent les assureurs pour générer de la performance. Au fur et à mesure que leurs portefeuilles se renouvellent sous le double effet de l’encaissement des primes nouvelles et des sorties, il se dilue : la part d’obligations plus rentables qui a longtemps permis de freiner la perte de rentabilité des fonds en euros se réduit. « Les fonds en euros devraient continuer de perdre de 30 à 40 centimes par an à l’horizon 2020 », anticipe Cyrille Chartier-Kastler.

Résistance ?

Pourront-ils dans ce cas résister à une forte remontée des taux et de l’inflation ? « Non », affirment en chœur les assureurs qui en profitent pour pousser leurs clients vers des supports en unités de compte (UC, placées en actions, immobilier, etc.), potentiellement plus performants mais aussi plus risqués (les primes versées ne sont plus garanties, elles suivent à la hausse comme à la baisse les marchés où elles sont investies). Nombre d’entre eux vont même jusqu’à bonifier le taux des fonds euros des contrats multisupports les plus chargés en UC. On frôle la vente forcée ! Pourtant, jouer les Cassandre dans les contextes agités du moment est bien périlleux. Certes, c’est incontestable si la courbe des taux remonte brutalement, les fonds en euros seront pénalisés. En revanche si elle se redresse progressivement, les assureurs pourront adapter la gestion de leur portefeuille au fil de l’eau. Et ils seront d’autant plus en mesure de préserver la rémunération des actifs constitutifs de leurs fonds en euros qu’ils n’ont eu de cesse ces dernières années de mettre en réserve des provisions financières. Or, il faudra bien les redistribuer un jour aux assurés !
Laurence Delain-David / Que Choisir 

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