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Révision du Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLP-DMA*) de la MEL*…

29/10/2022

Quand l’introduction (timide) de la prévention s’invite dans la révision du Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLP-DMA*) de la MEL*...

En ce joli mois d’octobre où l’été (indien) n’en finit pas, les représentants (techniques et politiques) de la MEL* ont invité les différents collèges (dont celui intitulé « partenaires institutionnels » où siège l’association UFC QUE CHOISIR) à se prononcer sur la révision du PLP-DMA* de la MEL*. Ce dernier adopté en décembre 2016 a fait l’objet d’une approbation en vue de sa révision en 2021 avec à la clef de nouveaux objectifs assignés par un schéma directeur des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA*) lui-même modifié par la Loi dite ANTI GASPILLAGE POUR UNE ECONOMIE CIRCULAIRE (AGEC*) votée par le parlement en 2020. Cette loi impose une REDUCTION de 15%/habitant des DMA* durant la période 2010-2030.  Pour les observateurs avisés (les lecteurs et abonnés de QUE CHOISIR le sont fréquemment), cet objectif de baisse de 15% parait modeste au regard de l’explosion de déchets ces 40 dernières années où la production par habitant A DOUBLE !!!       Selon les données fournies, la production de déchets sur le périmètre de la MEL* a oscillé entre 594 kg/an/individu en 2010 et 600 kg/an/individu en 2021 (chiffre non consolidé pour cet exercice qualifié de « particulier » au regard de la météo humide qui a fait exploser la collecte de déchets verts ainsi que la sortie de crise sanitaire qui a relancé fortement la consommation).En 2020, ce chiffre était de 557 kg/an/habitant (soit 651 000 tonnes à l’échelle de la MEL*).D’ici 2030 , l’objectif cible est de descendre à 505 kg/an/Habitant. A l’exception de l’année 2021 (qualifiée d’accidentelle), nous sommes au milieu du guet (50 kg de DMA* ont été gagnés dans nos poubelles par rapport à 2010) mais il nous faut encore réduire d’ici 2030 de 50 kg/an/habitant avec en ligne de mire les Ordures Ménagères Résiduelles (OMR*) qui devront quant à elles diminuer de 35% ! Durant la dernière décennie écoulée (allant de 2010 à 2021) , la production d’OMR* a augmenté de 2,4% , les collectes de matières recyclables en mono-flux (un seul compartiment poubelle) et en bi-flux (deux compartiments poubelle) ont baissé respectivement de 16,6% et de 29% (faut-il y voir un essoufflement en lien avec la quasi disparition des « ambassadeurs du tri » ?), une augmentation de la collecte du verre (+ 23%) via les Bennes d’apport Volontaire (BAV*) qui font faire progressivement leur grand retour dans chaque commune de la MEL* , une augmentation de la collecte des BIODECHETS (+ 2,4%) et une forte hausse des apports en déchèteries (+10,8%) à la suite de l’abandon de la formule mensuelle des « encombrants » soit au total une hausse globale de + 0,4%. Une étude menée en 2021 par les services techniques de la MEL* a révélé quelques (mauvaises) surprises où de nombreuses irrégularités commises par les consommateurs ont été constatées. Certains de ces consommateurs oublient souvent qu’ils sont les contributeurs du service via la TEOM* dont la charge ne devrait pas faiblir ! Les OMR* représentent aujourd’hui 246 kg/an/habitant et l’étude menée a révélé que près des 2/3 ne devaient pas s’y trouver !!! Ainsi, on y a recensé 92 kg de fermentescibles (matières organiques issues des jardins et des cuisines pourtant à fort potentiel valorisable comme le BIOGAZ et le COMPOST), 52 kg de matières recyclables (verre, aluminium, papiers/cartons et autres pourtant très recherchées face aux pénuries de matières actuelles) et 39% de matières prochainement recyclables (comme les pots de yaourts et autres suremballages).C’est dire l’énorme travail de sensibilisation qui reste à mener avec la nécessité de CHANGER les COMPORTEMENTS des habitants ! A l’opposé, la même étude réalisée sur les RECYCLABLES (83 kg/an/habitant) n’a pas révélé de mauvaises surprises avec proportionnellement peu d’erreurs de tri, ce qui confirme le haut niveau de sensibilité chez celles et ceux qui trient (faudrait-il qu’ils soient majoritaires !). Le PLP-DMA* (révisé et établi selon son schéma directeur) repose sur 4 axes qui se résument sur « JETER MOINS », « TRIER PLUS et MIEUX », « AMELIORER LE SERVICE RENDU aux USAGERS » et « MODERNISER LES OUTILS DE PRODUCTION ». Parmi les 15% de déchets en moins à atteindre à l’horizon 2030, c’est la part des BIODECHETS dans les OMR* qui est prévue diminuer de 50% avec en parallèle la progression de la VALORISATION et la REUTILISATION afin d’atteindre les 60%.La SIMPLIFICATION des modes de collecte est également envisagée (« pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »).L’atteinte des différents objectifs contribuerait à une DIMINUTION des EMISSIONS de Gaz à Effet de Serre (GES*) d’environ 37% sachant que l’utilisation de la CHALEUR FATALE issue de l’incinération des OMR* (acheminée par « l’autoroute de la chaleur ») permet aujourd’hui de chauffer un nombre croissant de logements et d’administrations en lieu et place de matières fossiles polluantes, chères et importées y compris de pays totalitaires (gaz en particulier).Parmi les 50 kg de déchets encore à gagner d’ici 2030 , les gisements d’évitement sont constitués par le compostage (économie de 8kg/an/habitant) , le broyage dans les communes avec récupération du broyat pour nos jardins (économie de 20 kg/an/habitant) , la diminution du gaspillage alimentaire (économie d’1 kg/an/habitant) , le renforcement de la réparation/réemploi (économie de 12 kg/an/habitant) et la sobriété dans notre consommation (économie de 3,5 kg/an/habitant).Au total , ce ne sont pas moins 44,5 kg/an/habitant qui sont prévus être gagnés d’ici 2030 pour le plus grand bien de nos impôts (la TEOM* figurant sur votre taxe foncière) et de notre environnement. Afin d’accompagner les nombreux changements, plusieurs axes sont prévus. Pêle-mêle, on y trouve  les actions de communication, de sensibilisation, d’expérimentation, d’innovation, de formation (axe 1).Une politique volontaire de compostage de proximité sera activement menée avec à la clef un développement et l’animation via des guides de compostage tout comme l’expérimentation du broyage des végétaux (axe 2).L’accompagnement à la réduction du gaspillage alimentaire sera mené en particulier dans la restauration collective (axe 3). L’offre « repair cafés » tout comme les PAV* textiles et les lieux dédiés au réemploi/réparation feront l’objet d’un accompagnement voire d’un renforcement (axe 4),etc. Pour illustrer concrètement l’un des enjeux à savoir celui du compostage de proximité, ce sont plus de 7 000 composteurs qui seront distribués tous les ans aux foyers (soit environ 42 900 durant les prochaines années).Les déchèteries seront équipées progressivement de broyeurs (avec en retour la récupération du broyat pour les usages du jardin tels que le compostage et la couverture des sols) complétée par une plateforme mobile également dédiée au broyage. 

La dotation qui sera allouée à ce PLP-DMA* pour les prochaines années représentera 1,3% du budget annuel des déchets annuels (195 MILLIONS) soit 2,6 MILLIONS/an.             

La cartographie de la MEL* présente un paysage plutôt jeune avec 40% de moins de 30 ans (bien qu’en tendance baissière) et une augmentation des 60/74 ans. Les ménages situés sur le périmètre de la MEL* sont constitués en moyenne de 2,4 personnes mais la part des personnes seules tend à augmenter, signe de l’évolution de la démographie (vieillissement) et de nos modes de vie (divorces en particulier).Parmi les 95 communes qui composent le territoire de la 4ème agglomération de France (1 174 273 habitants selon le dernier recensement INSEE* de 2018) mais 2ème de France pour sa densité de population (1 748 habitants/km2), près de 23 villes dépassent la densité de 1 755 habitants/km2, 4 villes totalisent près de 43% de la population totale de la MEL à savoir Lille, Roubaix, Tourcoing et Villeneuve d’Ascq , 49% de la population est locataire, tandis que 52% vivent en maison individuelle contre 47% en habitat collectif.

L’avenir nous dira si ce plan ambitieux tiendra ses promesses tant les facteurs externes peuvent interférer favorablement ou défavorablement. Il en est ainsi du climat (les années pluvieuses génèrent beaucoup de déchets verts) et de la situation économique (actuellement, l’heure est aux arbitrages avec un recentrage vers les produits de nécessité et donc une moindre consommation).La SOBRIETE qui constituait naguère un gros mot y compris chez celles et ceux qui nous gouvernent (souvenez-vous de l’allusion aux Amish lors du débat sur la 5G !) pourrait s’imposer plus vite que prévu au regard du contexte énergétique tendu sans compter la rareté à venir de certaines matières premières d’ici quelques années ! Seul grand absent de ce plan, celui de l’introduction d’une dose de fiscalité incitative qui constitue pourtant un puissant (et efficace) outil au service du changement dans les comportements. Certes, l’idée est reprise dans le schéma directeur de la MEL mais il est (encore) loin le temps où la fiscalité écologique opérera un réel virage dans les finances locales (et nationales). Rappelons que la TEOM* représente pour la MEL une rentrée fiscale d’environ 140 MILLIONS d’Euros tous les ans (sur les 155 MILLIONS de recettes confondues) qui est calculée non pas en rapport avec le volume des déchets générés par chaque foyer mais basée sur la valeur locative de votre bien avec une révision annuelle ! La révision du PLP-DMA* aurait dû être l’occasion d’introduire un zeste de tarification incitative. C’est d’ailleurs l’expression des sages de la Cour des comptes dans leur dernier rapport daté de septembre 2022(1) qui estiment que ce ne sont pas 6 MILLIONS de citoyens Français qui pourraient en bénéficier mais 15 MILLIONS ! Bref, il y  a encore des progrès à accomplir non pas du côté des concitoyens (et contribuables) qui doivent évidemment encore améliorer leur comportements mais également du côté des politiques qui préfèrent (toujours) conserver les bonnes vieilles recettes alors que la fiscalité relève de leurs compétences !

L’avenir nous dira si nous avons (encore) raté une opportunité.

BC. Commission environnement UFC QUE CHOISIR Lille et environs

(1) https://www.actu-environnement.com/ae/news/prevention-dechets-cour-comptes-rapport-retard-40372.php4

*Glossaire : MEL (Métropole Européenne de Lille), PLP-DMA (Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés) ,DMA (déchets ménagers et assimilés) , AGEC (loi « anti gaspillage pour une économie circulaire ») ,OMR (ordures ménagères résiduelles) ,BAV (benne apport volontaire), TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), GES (gaz à effet de serre), INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). 

 

 

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