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Déchets de la MEL en 2019: D’une stratégie ambitieuse à une forme de faiblesse … en la matière ?

22/02/2021

A situation inédite (liée à la crise sanitaire), calendrier inédit. Tel devrait être le constat fait concernant ce rendez-vous dénommé Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL) dont le rôle est rappelé par l’article L1413-1 du code général des collectivités territoriales. Deux collèges y siègent à savoir celui des « élus » et celui des « représentants d’usagers ».Comme d’autres associations, l’UFC QUE CHOISIR Lille et environs y est conviée au regard de ses compétences et prérogatives. Plusieurs thématiques y sont abordées. En ce mardi 9 février 2021 et sur un temps (trop) court, deux CCSPL se sont tenues avec une restitution des activités « déchets » et « eau/ assainissement » .Comme cela a été précisé plus haut , c’est l’exercice 2019 qui était au menu de ces deux CCSPL qui se sont tenues en … 2021 ! Chacun s’est accordé à dire que l’exercice devait être révisé car la dérive était certaine. Selon les explications fournies par les élus communautaires, la cause en revenait aux délégataires qui avaient rendu leurs copies « un peu » tardivement pour cause de crise sanitaire. Comme nous n’en avons pas fini avec ce fichu virus, gageons  que les engagements ne s’envoleront pas…

CCSPL « déchets 2019 » périmètre MEL !

Nous débuterons par ces quelques chiffres histoire de planter le « décor » : 642 251 tonnes de déchets ont été produits par les habitants des 90 communes de la MEL en 2019 soit une baisse de 1,36% par rapport à 2018 (651 080 tonnes) et de 0,8% par rapport à l’année 2017 (647 891 tonnes).Bref , la lecture des chiffres semble montrer une STAGNATION des tonnages plutôt qu’une réelle baisse malgré un ambitieux Programme Local de Prévention (PLP) voté par les élus communautaires lors de la séance du 2 décembre 2016. 

https://www.lillemetropole.fr/votre-metropole/competences/developpement-durable/dechets

Issu de la Loi Grenelle 2, ce plan à l’échelle de la MEL s’inscrit sur la période 2017/2021 avec pour objectif à son terme d’une diminution des TONNAGES de déchets de 10% (66 000 tonnes sur 5 ans soit une baisse moyenne ANNUELLE de 13 200 tonnes).Les chiffres 2019 semblent prouver que la tendance baissière est insuffisante pour atteindre cette réduction de 10% à moins d’imaginer un retournement en 2020 et 2021 (?).La crise sanitaire ayant entraîné d’autres impacts (économiques et sociaux plus particulièrement), nous verrons si la baisse s’affirme ou pas car les emballages en plastique non réutilisables s’affirment comme étant les « grands gagnants » du moment (sic !). L’autre grand « gagnant » s’appelle ANTARES, l’incinérateur du Centre de Valorisation Energétique (CVE) installé sur la commune d’Halluin et géré par le géant VEOLIA dans le cadre d’une Délégation de Service Publique (DSP). Le plafond de traitement nominal (350 000 tonnes) a été presque atteint à savoir 349 788 tonnes, la limite fixée l’ayant été par arrêté Préfectoral ! Ce sont même 11 574 tonnes de déchets à incinérer qui ont dû être détournées … ailleurs ! Heureusement, l’activité de l’incinération permet la production d’électricité renouvelable (sic !) aussitôt injectée dans le réseau ENEDIS car revendue à EDF. Ce sont ainsi 149 520 MWh qui ont été produits en 2019 au tarif de 44,01 Euros/MWh soit un Chiffre d’Affaire (CA) de 6 650 836 Euros. Cette revente vient alléger d’autant les charges d’exploitation du CVE qui ont atteint 23 511 835 Euros en 2019. A noter un virage technologique opéré récemment avec le raccordement du CVE au réseau de chaleur de la MEL par la production de vapeur d’eau à haute température (issue de la production fatale) afin de remplacer les énergies fossiles tels le charbon et le gaz (importées d’autres pays avec un bilan CARBONE des plus impactant pour le climat).Certains y verront une « révolution verte » (le CVE est classé comme site « d’énergie renouvelable ») d’autres seront plus mesurés car la place de l’incinération ne doit pas occulter l’absolue nécessité de RÉDUIRE LA PLACE DE NOS DÉCHETS !

Du côté du centre de Valorisation Organique (CVO) de Sequedin connu sous le nom de SEQUOÏA géré par l’autre géant dénommé SUEZ sous forme de DSP, l’heure est aux travaux. D’une capacité nominale de 108 600 tonnes et après plusieurs années de combats judiciaires qui ont opposé la MEL au constructeur RAMERY (par avocats interposés) suite à plusieurs malfaçons dont l’effondrement d’un tunnel d’étuvage (?), la Justice a tranché en faveur de la puissance publique (MEL). La remise en état de l’installation a commencé en septembre 2019 obligeant à détourner 52%  des 72 121 tonnes du gisement (déchets verts et alimentaires, fraction fermentescible des OMR,) vers d’autres prestataires (BTS, …). La production de BIOMETHANE s’en est trouvée impactée puisque l’une des vocations du CVO est de produire du BIOGAZ ensuite revendu à GRDF et de fournir du COMPOST aux agriculteurs de la région en lieu et place des engrais chimiques (chers, dangereux,  d’origine fossile et polluants) selon le principe de l'ÉCONOMIE CIRCULAIRE. Nous verrons les exercices suivants si les résultats escomptés sont au rendez-vous. 

Les deux Centres de Traitement (CT) TRISELEC d’Halluin et de Lille/Loos relèvent tous deux d’une DSP qui s’est éteinte au 30 août 2019.Un avenant par MARCHÉ D’EXPLOITATION a été constitué pour une durée de 2 ans en attendant une nouvelle révolution en la matière puisque le contexte législatif va obliger les collectivités à investir dans de nouveaux outils afin de recycler TOUS LES PLASTIQUES (barquettes, pots de yaourt,…) Le devenir des sites sous leur forme actuelle se pose et nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement car l’une des vitrines TRISELEC s’appelait la réinsertion. Malgré les efforts déployés, le taux de valorisation CONTRACTUEL (83,11%) n’est pas respecté.Le CT d’Halluin a atteint les 77,91% (les entrants « à trier » s’élevant à 48 427 tonnes) tandis que celui de Lille/Loos a plafonné à hauteur de 79,30% (les entrants « à trier » s’élevant à 45 498 tonnes).Les sortants « suite refus » sont également en hausse pour les deux Centres de Traitement (respectivement 11 950 tonnes pour Halluin et 11 744 tonnes pour Lille/Loos , autant de matières recyclables qui auraient pu… être recyclées mais qui ont terminé dans les fours de l’incinérateur du CVE faute de qualité suffisante !).En cause, le concept du MONO FLUX (à l’opposé du BI -FLUX qui invite le citoyen à un faire CHEZ LUI un PRÉ-TRI via les deux compartiments de la poubelle) et le manque de sensibilisation de nombreux citoyens (nous sommes encore loin des discours pédagogiques !). Néanmoins, les matières recyclables collectées et revendues sont loin d’être négligeables puisqu’elles atteignent 68 kg/an/habitant. Le détail des recyclables (et recyclés) est le suivant (toujours par an et par habitant) : les papiers/carton avec 30,6 kg, le verre avec 29,1 kg, les bouteilles et flacon en plastique avec 5,6 kg et l’acier/Alu avec 2,7 kg).Toutes ces matières sont revendues et permettent d’abaisser la facture finale du traitement des déchets.

Pourtant, faut-il se contenter de ces chiffres alors que l’incinération est devenue la « reine » de l’élimination .N’oublions pas, il n’y a pas si longtemps, que l’enfouissement des déchets était la norme avec déjà la récupération du gaz méthane sur certains tumulus ? Nous ne pensons pas qu’il faille se reposer sur les résultats 2019 car le maître mot s’appelle D’ABORD  la PRÉSERVATION DES RESSOURCES avec en filigrane la nécessité ABSOLUE de RÉDUCTION de nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).Malgré les investissements consentis (ou l’art de traiter les conséquences), il convient en SIMULTANÉE de s’attaquer aux causes. Sur ce dernier point, le champ des initiatives est immense où la place du consommateur est incontournable (produits locaux, de saison, circuits courts, vrac, réutilisation, consigne, compostage individuel et collectif,…) mais avec un levier fiscal à la clef dénommé « redevance incitative » qui tarde à être mis en place.

Nous ne terminerons pas ce compte rendu sans évoquer la place INCONTOURNABLE constituée désormais par les DÉCHÈTERIES au nombre de 12. Ces dernières font partie du paysage avec à la clef un niveau de revalorisation élevé sans commune mesure  avec l’époque des « encombrants » qui finissaient majoritairement en décharge et dans une moindre mesure en incinération. Près de 169 325 tonnes y ont été déposées soit 147 kg/an/habitant. Par ordre de tonnage décroissant ont été réceptionnés les  gravats (57 034 tonnes), le bois (26 448 tonnes), les incinérables (23 580 tonnes), les végétaux (21 575 tonnes) et enfin les ferrailles (6 122 tonnes).La formule dite de « porte à porte » sur rendez-vous pour les encombrants à permis de collecter 8 193 tonnes (4 903 tonnes en habitat individuel et 3 289 tonnes en habitat collectif.

Du côté des dépenses et des recettes, on constate un déséquilibre amenant à un DÉFICIT de 1 391 756 Euros. En effet, les dépenses ont atteint 155 834 099 Euros contre 154 442 343 Euros pour les recettes (dont 136 423 951 Euros issus de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères dite TEOM).En cause, des HAUSSES chez certains prestataires (PLASTIC OMNIUM, ESTERA/LILEBO et TRISELEC)  qu’il conviendra d’éluder afin d’en juguler la tendance constatée.

Dans le cadre du PLP, le compostage de proximité commence timidement sa percée. Ainsi, sur les 90 communes de la MEL, 14 (seulement) ont osé adhérer à ce programme 2019 qui pourrait être ambitieux … si les 76 autres y adhèrent également !!! Concernant ces 14 communes qui ont joué les précurseurs, les formules de compostage individuel  et collectif ont porté respectivement sur 440 foyers et 22 aires. Les enjeux sont énormes puisque la part des matières organiques constitue 41% du total de nos déchets avec une moyenne de 57 kg/an/habitant !!! Vous avez désormais la solution…

A l’issue de cette CCSPL, conformément à la Loi et au règlement intérieur des CCSPL et au vu des documents fournis et explications, les membres du collège « représentant d’usagers » ont voté CONTRE le rapport « déchets 2019 ».Si les élus communautaires ont été prompts à voter en 2016 pour un programme local de prévention des déchets (la Loi Grenelle N°2 les y obligeait d’ailleurs) , il convient de constater qu’à mi-chemin de ce plan (nous parlons quand même de l’année 2019 !) , le compte n’y est pas. Gageons que les exercices suivants (2020 et 2021) seront moins piètres.

 

BC Commission environnement de l’AL UFC QUE CHOISIR Lille et environs.

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