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Faut-il continuer de s’envoyer en l’air ou dit moins crûment… à prendre l‘avion ?

11/04/2021

Avant de tenter de répondre à la question, il n’est pas inutile de rappeler les derniers événements (remarquables) météorologiques enregistrés sur l’hexagone en ce printemps 2021.

 

Si la période printanière se prête tous les ans aux contrastes climatiques, l’année 2021 révèle (un peu plus) de nouveaux records. Ainsi, selon le site de METEO France, du 29 au 31 mars 2021, près de 298 records de CHALEUR auront été relevés sur l’hexagone (avec 27,5° à Brest et 25,8°  à Paris le 1e avril dernier !) tandis qu’une semaine plus tard, près de 131 records de FROID auront été enregistrés. La ville de Beauvais (Oise) est passée de + 24,8° le 31 mars à – 6,8° le 6 avril en à peine une semaine ! Si le printemps est coutumier de températures encore froides (en lien avec la conjonction des masses d’air glaciales en altitude et plus chaudes au sol donnant fréquemment des giboulées), on se prend à imaginer un monde végétal déboussolé par de telles amplitudes thermiques. C’est ce qui est arrivé dans de nombreuses régions viticoles (Bourgogne, Bordelais, Rhône,…) mais également productrices de fruits (vallée du Rhône avec en particulier les départements de la Drôme et de l’Ardèche littéralement sinistrés). La production de fruits 2021 a été vraisemblablement anéantie. Ce ne sont pas les braseros ni les brassages d’air par les pales d’hélicoptères qui auront permis de sauver les récoltes à l’instar des hélitreuillages de neige certains hivers en station quand la neige vient à manquer en bas des pistes (de plus en plus fréquemment).Les premiers avis émis par les experts météorologiques et du climat semblent confirmer que les effets du changement climatiques poussent à la recrudescence d’aberrations climatiques comme celles constatées ces derniers jours. Mais revenons plutôt à l’une des mesures emblématiques portée par les 150 citoyens de la convention climat portant sur le report d’une partie des dessertes aériennes domestiques Françaises sur le train quand la référence temps est d’environ 4 heures par le rail. Rappelons que la France s’est fixée pour objectif de REDUIRE de 40% ses émissions de CO2 à l’horizon 2030 avec la NEUTRALITE CARBONE pour 2050.Si  l’aérien n’est pas le premier contributeur de Gaz à Effet de Serre (GES) , il n’en reste pas moins impactant sur le plan de l’environnement (également pour notre santé) surtout quand la combustion du carburant en haute altitude suppose une amplification du phénomène encore difficilement étudié en raison du forçage radiatif (hors CO2 , les autres polluants liés à la combustion seraient entre 1,7 et 4,4 fois plus néfastes pour notre santé !) .

Selon les données disponibles sur le site du Ministère de la transition écologique (https://www.ecologie.gouv.fr/emissions-gazeuses-liees-au-trafic-aerien) l’aérien Français (vols intérieurs et internationaux) représente 6,4 %  du TOTAL de nos émissions de CO2.Mis à part , les vols intérieurs représentent 1,6% des émissions TOTALES (4,6 MILLONS de tonnes de CO2 soit 4% du total des transports) avec une tendance haussière constante observée ces dernières années puisque le trafic passagers a augmenté de + 66,5% de 2000 à 2019 tandis que les émissions de CO2 l’ont été de + 24,6% (on remarquera néanmoins l’impact favorable permis par les avancées technologiques mais insuffisamment puisque les émissions progressent néanmoins).

Face au champion de la sobriété dénommée TGV avec ses 2,4 gr/CO2/km/passager (https://ressources.data.sncf.com/explore/dataset/emission-co2-tgv/information/), la consommation d’un passager sur un vol Lille/Lyon (558 km), sera, selon le site de la DGAC (dénommé TARMAAC) de 38,9 litres de kérosène/passager soit 117,1 gr/CO2/km/passager soit 65,3 kg de CO2 (contre 1,3 kg en TGV…).De ce constat est ainsi venue la proposition de la convention citoyenne de fixer une référence temps de 4 heures par le train pour imposer un report modal depuis l’aérien (adieu donc vols au départ d’Orly pour Marseille, Montpellier, Toulon,…) .Cette disposition concernerait 30% du trafic passagers domestique (exemple Lille/Lyon mais non Lille/Marseille) avec une réduction des émissions de CO2 de 12,5% à la clef sans avoir à pénaliser outre-mesure les passagers puisque l’accès au train est moins contraignant (en l’absence de contrôles sécurité et/ou sanitaires et permettant un accès fréquent aux centres villes). C’était sans compter sur le poids du lobby aérien et de quelques élus plus prompts à écouter les sirènes économiques (ceux du « monde d’avant ») plutôt que de tirer les enseignements liées aux nombreuses alarmes climatique. Ainsi, la norme établie des 4 heures de voyage par le train a été réduite à 2h30, contribuant à vider de sa substance la proposition citoyenne (heureusement « sans filtre »). Il en est de même pour les vols « avec correspondance » depuis le HUB de Roissy qui seront maintenus. Ainsi, ce ne sont plus que 12% du trafic domestique Français qui sont désormais concernés avec une réduction  des émissions de CO2 de seulement … 3,5% ! Seules les radiales au départ d’Orly vers Bordeaux, Rennes, Lyon et Nantes plus la relation Lyon/Marseille (déjà fortement réduites au regard des performances en temps et en offres du TGV) seraient concernées par ce dispositif de report modal vers le rail. 

En conclusion et une fois de plus, malgré l’urgence climatique qui devrait obliger TOUS LES SECTEURS D’ACTIVITE (et pas uniquement l’aérien !) à se remettre en cause afin de diminuer les émissions de CO2, la pression d’une minorité continue de tordre le cou aux initiatives pourtant salutaires pour l’intérêt général. Les victimes de la catastrophe climatique ALEX (qui a semé le chaos dans l’arrière-pays Niçois le 2 octobre 2020 avec près de 19 morts/disparus et plusieurs MILLIARDS de dégâts), les arboriculteurs et viticulteurs dont les productions 2021 ont été anéanties ces derniers jours par les soubresauts d’une météo devenue folle et bien d’autres sinistrés climatiques apprécieront l’urgence … à ne rien faire ou si peu.

BC - UFC association QUE CHOISIR Lille et environs 

 

Retrouvez le communiqué de l’UFC QUE CHOISIR ICI...

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