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Une autre agriculture est possible !

29/07/2020

A l’occasion de la première sortie (après confinement) d’une partie des membres de la commission environnement de l’Association Locale (AL) UFC QUE CHOISIR Lille et environs, il nous a été permis de visiter la ferme exploitation de la famille Smets installée non loin de la frontière Belge à Quesnoy sur Deûle , commune située sur le périmètre de la Métropole Européenne de Lille (MEL).

Précisons que cette dernière figure parmi les agglomérations les PLUS AGRICOLES de France avec près de 700 hectares cultivés soit presque la moitié de son territoire ! C’est Amaury Smets, exploitant agricole, qui nous a accueilli et présenté les démarches engagées ainsi que les expérimentations menées. Qu’il soit ici remercié pour le temps consacré et les nombreuses explications qui nous ont été apportées. Si Amaury Smets s’occupe des animaux (avec l’aide quotidienne d’un salarié vacher) et de la terre, c’est sa femme Marie-Odile  qui se charge d’apporter la valeur ajoutée à une partie du lait produit 7/7 jours par les 60 vaches laitières (sur paille).Le reste de l’exploitation agricole est constitué par 60 hectares dédiés à la POLYCULTURE .Pour le couple Smets, l’histoire a commencé en 2003 dans la ferme familiale de Comines .Les pratiques de l’époque laissaient la part belle aux intrants (engrais chimiques et pesticides) car la course aux rendements étaient la règle. Le chemin emprunté s’est ensuite infléchi à la suite d’une réflexion individuelle et familiale engagée face à la dangerosité des produits utilisés vis de l’agriculteur (et de ses proches), des consommateurs et de l’environnement. Progressivement, les pratiques ont été modifiées avec à la clef une réduction progressive des intrants permettant d’inscrire l’exploitation dans une démarche « d’exploration durable » à l’opposé du modèle agricole actuel qui tend à ignorer (volontairement) la recherche d’autres modèles. La monoculture a été abandonnée au profit d’une plus grande diversité végétale. Certaines cultures ont été délaissées (pomme de terre, betterave et maïs cette année) car trop exigeantes en intrants .En parallèle et sans aucune aide, entre 2 et 4 hectares ont été dédiés aux « expérimentations » (photo jointe où on peut voir le retour de nombreuses graminées) afin de  rétablir le rôle du sous-sol, là où tout se passe ! En effet, c’est dans cette zone encore méconnue (et ignorée par l’agriculture moderne) qu’une véritable BIOSPHERE s’établit, constituée de multiples bactéries et micro-organismes représentant environ 70% des microbes présents sur la planète. C’est dire leur importance dans la VIE ! En filigrane, ce sont les pratiques de l’AGROECOLOGIE (https://agriculture.gouv.fr/quest-ce-que-lagroecologie) qui s’imposent, discipline associant l’écologie, la science agronomique et celle du monde agricole dans l’objectif d’une préservation des ressources tout en améliorant les performances environnementales. Le processus engagé est long et la transition oblige à FAIRE CONFIANCE à la NATURE. Les échecs font partie de ce processus. Ainsi, la culture des légumineux, plantes porteuses de grands espoirs dans la révolution verte (car riches en protéines et moins exposés aux aléas climatiques en recrudescence) n’a pas apporté toute la satisfaction escomptée car n’offrant pas la liberté escomptée à l’agriculteur. Qu’à cela ne tienne, les idées ne manquent pas et Amaury Smets continue de piocher les idées chez d’autres car contrairement à l’opinion ambiante, il existe un foisonnement de réflexions et de pratiques culturales dans le monde agricole. N’oublions pas que dans un contexte de réchauffement climatique de plus en plus sévère (le département du Nord connait sa 4ème année consécutive de sécheresse avec une succession d’arrêtés préfectoraux ) , l’objectif des « 4 pour 1000* » (https://agriculture.gouv.fr/4-pour-1000-stocker-le-carbone-dans-le-sol-pour-lutter-contre-le-changement-climatique) fixé par la COP21 en 2015 constitue la cible à atteindre par le monde agricole. A ce jour, nous en sommes loin (augmenter de 0,4% par an l’incorporation de carbone dans les sols afin de limiter les effets du changement climatique) ! Pourtant, les principes de l’AGROECOLOGIE adoptés par la famille Smets et quelques agriculteurs trop peu nombreux à ce jour tendent  à progresser vers l’amélioration du CYCLE CARBONE/TERRE. Ainsi, associer élevage et culture sur une même exploitation (comme avant l’instauration de la Politique Agricole Commune de 1958 obligeant littéralement les agriculteurs à se spécialiser quitte à les fragiliser) permet de renforcer la résilience du modèle (l’animal consomme ce qui est produit sur les terres et par retour, ses déjections viennent enrichir la terre sous les formes de fumier et de compost). La technique  du « faux semis » (travail de la terre en trois temps avec une phase de travail puis de repos avant de procéder à un nouveau travail avec semis) évite la levée des adventices mais également l’usage des désherbants. Néanmoins, la pratique nécessite un processus plus long car la chimie fait gagner du temps et de la main-d’œuvre (mais au détriment de notre santé, de notre environnement et de l’emploi). Quant au rapport producteur/consommateur, la démarche est également bien rodée puisque basée majoritairement sur celle du CIRCUIT-COURT. Plutôt que de vendre l’intégralité du lait produit quotidiennement aux coopératives voire aux grands groupes agro-alimentaires (l’agriculteur ne maîtrise pas le prix du lait … qu’il produit et ses efforts pour améliorer l’environnement sont ignorés !) , Marie-Odile Smets se charge de transformer une partie de la production en yaourts et glaces sous des formules aussi variées qu’originales (https://laruchequiditoui.fr/fr-FR/producers/10567/) avec l’obtention de la marque Saveurs en’ Nord. Les réseaux de vente sont également originaux puisque s’effectuant majoritairement via des magasins de producteurs (comme le « Panier Vert » à Verlinghem).Quant au blé produit sur les terre par Amaury, une partie est issue de variétés anciennes régionales acheminées ensuite aux Moulins de la Bassée afin d’y être transformés en farines aux formulations différentes (types 65 à 150). Bref, vous l’aurez compris dans ce descriptif riche de métiers et d’initiatives  issus de notre région : il existe une volonté croissante de professionnels à améliorer l’alimentation sur le plan sanitaire (diminution voire abolition de la chimie), à réviser la qualité à la hausse (semis de variétés anciennes) et à assurer le maintien d’une activité économique sur nos territoires que la crise économique a révélé chez nombre de consommateurs. 

« Consommer, c’est voter, alors consommant autrement en choisissant les produits, filières et circuits qui osent un autre chemin ! »

 

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BC commission environnement.

 

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