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L’eau de la MEL : une équation de plus en plus difficile pour les prochaines années !

22/02/2021

Entre la diminution de notre principale réserve d’eau souterraine constituée par la nappe craie sous les champs captants, les sécheresses et canicules répétées* et l’augmentation de notre consommation ces dernières années…

S’il fallait résumer nos rapports avec l’eau, nous pourrions dire que cela pourrait être simple et pourtant… . La réalité est toute autre car nombreux sont les acteurs qui contribuent à nous fournir ce précieux liquide 24 heures/24, 365 jours/365  jusqu’au pommeau de notre douche ou robinet de cuisine tout en respectant les directives sanitaires et ce pour un coût accessible (3,85 Euros/m3 TTC en 2019 qui sont à comparer au prix moyen constaté sur le bassin Artois/Picardie avec 4,50 Euros/m3 TTC ).L’acteur incontournable s’appelle la MEL en sa qualité d’Autorité Organisatrice (AO).Cette dernière veille simultanément (totalement ou partiellement) sur la protection des ressources, la gestion patrimoniale du réseau , sur la distribution de l’eau , les eaux pluviales, la collecte et le traitement des eaux usées et l’assainissement non collectif. Parfois, elle fait le choix (politique) de déléguer tout ou partie des missions aux prestataires comme SOURCEO (production d’eau), ILEO (distribution pour 62 communes de la MEL), SUEZ et VEOLIA pour la collecte et le traitement des eaux usées (en station d’épuration). 

Cette histoire d’eau est plus complexe quelle n’y parait face à celles et ceux n’imaginant pas le petit cycle de l’eau (circuit domestique).Près de 70% de l’eau consommée provient du sous-sol dont une grosse partie (40%) se situe sous les 26 communes dites « gardiennes de l’eau » toutes situées dans la zone des champs captants . Les cycles répétés de sécheresse, certaines pratiques agricoles intensives, l’imperméabilisation des sols et l’augmentation de notre consommation d’eau mettent à mal ces réserves. Désormais, la vigilance est de rigueur. Première conséquence en 2019, une moindre ponction dans la réserve souterraine et une mise à contribution plus forte de la Lys via le Syndicat Mixte d’Adduction des Eaux de la Lys (SMAEL) qui a dépassé les 30% de notre approvisionnement qui est en passe de devenir le premier fournisseur d’eau de la MEL (35% en 2020 !)! Ce syndicat regroupe les conseils départementaux du Pas de Calais et du Nord ainsi que la MEL 

http://www.smael.fr/.

Il s’engage à fournir 14 MILLIONS de m3 d’eau minimum à la MEL via son usine de traitement d’Aire Sur La Lys d’où un aqueduc amène l’eau jusqu’à la station de Prémesques. En 2019, le SMAEL a représenté 31% de la consommation d’eau de la MEL (les achats sont en hausse de 28% avec quasiment 22 MILLIONS de m3 !).C’est dire le rôle STRATEGIQUE de ce cours d’eau pour l’alimentation de la MEL face à une consommation qui augmente inexorablement (+ 1,77% en 2017, + 4,01% en 2018 et + 5,28% en 2019 soit 121 litres/jour/abonné).Ce phénomène est à mettre en lien avec la répétition des épisodes de sécheresse et de canicules qui s’intensifient. Le combat s’annonce âpre pour préserver QUANTITATIVEMENT et QUALITATIVEMENT l’or bleu. Ainsi le taux de linéaire  changé (les tuyaux d’alimentation) a atteint 39,8 km en 2019 (sur 4 231 km de canalisation d’eau potable) avec un objectif affiché de 1% en 2023 (soit 43 km/an).Le rendement du réseau a atteint 83,5% en 2019 pour un objectif fixé par l’AOM de 82%.Dit simplement, sur 100 litres d’eau produite, les fuites nous font perdre 16,5 litres. L’objectif du rendement à atteindre en fin de contrat est fixé à 85%, chiffre correspondant aux exigences de la Loi Grenelle. Contrairement à une idée tenace, l’eau potable fait partie de ces produits alimentaires les plus contrôlés. Tout au long du processus, le maitre mot s’appelle CONTRÔLE. Dès l’extraction du précieux liquide, la vigilance est de rigueur avec plus de 117 000 contrôles sur l’eau brute en 2019.Plusieurs paramètres sont repris comme la TURBIDITE, les concentrations en NICKEL, en SELENIUM, FER, IONS PERCHLORATES, PESTICIDES, etc. Les origines peuvent être aussi bien naturelles ou humaines. Ainsi, les IONS PERCHORATES (origines humaines) persistent à rester dans l’eau de la nappe CRAIE  et obligent à poser la question quant à l’installation d’une filière de traitement à l’instar de ce qui avait été fait pour le NICKEL (origines naturelle) en certains points. Comprendre l’histoire de l’eau implique de comprendre les origines géologiques des roches de notre région où la craie domine mais également l’activité industrielle.

Sur le plan social, certains indicateurs appellent à davantage de prudence. Il en ainsi du taux d’impayés qui a atteint 1,79% pour un objectif à ne pas atteindre de 1,80%.Les CHEQUES EAU octroyés par les CCAS font un bon de 75% pour la somme de 342 910 Euros et nous ne parlons que de l’année 2019 ! Qu’en sera-t-il pour la période de crise que nous traversons et qui risque de s’inscrire dans la durée ? Afin de veiller à la qualité de l’eau et en complément des analyseurs d’eau en ligne, des sondes KAPTA sont implantées progressivement par ILEO aux points stratégiques du réseau. Ainsi, près de 112 « événements » ont été relevés et ont appelé à des actions correctives. Près de 80% des compteurs sont prévus être changés d’ici 2024 et l’âge moyen de ces compteurs a déjà été divisé par deux avec désormais une moyenne d’âge de 7,5 ans. L’individualisation des compteurs dans le parc social n’échappera pas à cette régle surtout au vu de certaines pratiques chez les bailleurs sociaux qui tendent à MAJORER le prix de l’eau au détriment du porte-monnaie des locataires ! Observation a été faite également concernant la facture dite « estimée » qui dérape parfois en défaveur du consommateur (en cause le logiciel parait-il..).

Si nous exigeons tous une eau de qualité, il nous faut également l’épurer après usage avant de la restituer à son milieu naturel. C’est d’abord par la COLLECTE (sous forme de REGIE dont la MEL a la compétence) puis l’ASSAINISSEMENT (via 7 stations d’épuration confiées au PRIVE et 6 gérées en REGIE par la MEL) que le processus va s’effectuer. Il permettra d’atteindre un bon état écologique avant restitution au milieu. Le taux de desserte atteint un niveau élevé avec 99,54% et l’objectif des 100% restera difficilement atteignable sachant que PRIORITE sera donnée aux communes « gardiennes de l’eau ».

En conclusion, vos représentants associatifs ont voté POUR ce rapport avec néanmoins les habituels points de vigilance désormais habituels. Au delà des chiffres fournis, une source d’inquiétude est perceptible parmi les acteurs de l’eau. En cause les tensions sur les gisements aussi bien sur les plans QUALITATIF et  QUANTITATIF. A ce jour, le prix de l’eau « produite » (au départ c’est l’œuvre de Dame Nature) s’élève à 0,40€/m3 dont 0,07 Euro est dédié à la protection de la ressource .Jusqu’à ce jour, il s’agissait surtout d’acheter des terrains en vue de sanctuariser certains périmètres. Très certainement, il faudra se poser la question sur l’évolution de cette part .En effet, il y a nécessité d’aider une partie du monde agricole (a minima celle située sur les champs captants) à la conversion vers des modes plus durables dépourvus de chimie et appelant à une moindre mécanisation (afin de retrouver une meilleure perméabilité des sols et de faciliter la recharge de la nappe). Tout un programme censé assurer la pérennité de ce bien inestimable communément appelé l’EAU dont nous sommes intiment liés. 

BC Commission environnement.AL UFC QUE CHOISIR Lille et environs.

 

*Selon les observations disponibles sur la station METEO France de Lesquin, les précipitations ont diminué de 8% depuis 2016 réputée être sèche. Si entre septembre et décembre 2020, la pluviométrie a augmenté de 20%, le niveau des nappes phréatiques est resté … INCHANGE !! .La tendance climatique observée ces dernières années tend à démontrer que chaleur et sécheresse sont de plus en plus précoces et tardives, phénomène réduisant d’autant plus le temps de recharge.

 

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