netiko : créateur du site de petites annonces gratuites veux-veux-pas.fr

nos actionsenvironnement

grenouille eau secheresse.jpg

Un arrêté sécheresse suspendu mais qui pourrait en cacher d’autres !

29/11/2022

Comité départemental de l’eau du vendredi 25 novembre 2022.
En date du 25 novembre 2022, décision a été prise par la représentante de l’Etat pour le département du Nord (Secrétaire générale de la Préfecture) de suspendre l'arrêté sécheresse...
Il courait jusqu’au 30 novembre 2022 pour le Département du Nord...

 

 

 

Pour se justifier, la Sous-préfète a estimé en séance : « il n’y a pas de volonté de poursuivre l’arrêté sécheresse …, une mesure longue constituerait une perte d’efficacité d’un tel arrêté … » et « qu’il faut revisiter les termes de l’arrêté sécheresse …».Concernant ce dernier point , de nombreuses incompréhensions ont été constatées au plus fort de la crise (constatées lors des contrôles menés par les services de la DDTM* et de l’OFB* qui auront accordé 108 demandes de prélèvements, accepté 25 dérogations et procédé à 524 contrôles suivis de 12 rappels à la Loi et de l’établissement de 18 Procès Verbaux). 

Selon les experts de METEO France, l’excédent de température aura été de 3° au dessus des moyennes saisonnières ( !) et les 3 premières semaines du mois de novembre n’auront pas dérogé à une année décidément inédite. Le déficit de pluviométrie au 21 novembre 2022  atteignait les 34% avec de fortes disparités selon les secteurs du département. Si la zone littoral jusqu’à Lille a retrouvé en ce mois de novembre une certaine normalité, il n’en n’est pas de même concernant la partie Est (Valenciennois et Sambre). Concernant l’activité agricole, les trois saisons écoulées de l’exercice 2022 (printemps, été et automne) auront cumulé un déficit de 36% tandis que les taux d’humidité en surface n’ont pas encore retrouvé un indice normal (nous en sommes à environ 70% tant la sécheresse de cette année 2022 a laissé des stigmates en profondeur !).Les modélisations météorologiques ne laissent pas apparaitre pour les prochains mois un excédent pluvieux qui pourrait permettre de recharger nos réserves souterraines. Les mesures réalisées dans ces dernières (au moyen de piézomètres) affichent « des niveaux modérément bas » (la recharge n’a pas encore débuté bien que nous soyons fin novembre !) tandis que les cours d’eau de surface sont «  à des niveaux bas à stables » bien que les débits significatifs soient de nouveau au rendez-vous. La Lys a ainsi retrouvé un débit de 15 m3/seconde grâce aux dernières précipitations (proche de ZERO cet été où il a fallu soutenir l’étiage par pompage en amont afin de sauvegarder la biodiversité aquatique !).

Le tour de table des producteurs d’eau (VEOLIA, SUEZ, MEL et NOREADE) a confirmé la tendance observé à savoir que la recharge des nappes phréatiques n’a pas commencé à l’exception de l’Audomarois (qui alimente le Dunkerquois) ! Si l’hiver n’est pas suffisant pluvieux, la crise sera au rendez-vous en 2023 malgré les nombreux efforts menés dernièrement pour économiser le précieux liquide (sur le périmètre de la MEL, ce sont ainsi près de 3 MILLIONS de m3 par an qui sont désormais économisés grâce un rendement réseau dépassant les 86% et les objectifs à venir sont encore plus ambitieux puisque les 90% sont dans le viseur du prochain contrat).

Un récent article dans la presse régionale a révélé l’ampleur du problème de l’eau dans notre région sur un périmètre allant de la MEL au secteur Lensois désormais classé « en tension quantitative avec absence de ressources suffisantes et obligation d’importer de l’eau ».Ainsi, une partie des eaux souterraines de la MEL sont issues de la nappe du carbonifère qui est située en France et … en Belgique (l’hydrologie se moque des frontières et des découpages administratifs) et un ARBITRAGE est demandé aux plus hauts niveaux des Etats (on imagine mal les Belges et les Français ne pas économiser l’eau précieuse au point d’entrer dans des conflits d’usages mais n’oublions pas que de nombreux conflits dans le monde portent sur … le partage de l’eau !).

L’agence de l’eau Artois-Picardie (https://www.eau-artois-picardie.fr/) dont le financement est assuré à plus de 90% par les consommateurs d’eau prône désormais « une répartition de l’eau selon les usages » et ce dans le cadre de la renégociation des SAGE*.Dans notre région où l’eau a toujours été abondante (mais dont l’état est de plus en plus dégradée par nos activités et où l’imperméabilisation des sols nuit grandement au GRAND CYCLE DE L’EAU empêchant toute infiltration), les tensions pourraient à terme se faire jour entre utilisateurs (particuliers, agriculteurs et industriels) mais également au sein du territoire où les besoins sont différents (la MEL concentre près de 40% de la population de la région !). 

Certes, actuellement il pleut mais nos sous-sols restent profondément marqués par les sécheresses répétées de ces dernières années et des mesures devront s’imposer tôt ou tard à chacun… 

BC - commission environnement - 

 

*OFB (Office Français de la biodiversité), *DDTM (Direction Départementale des Transports et de la Mer), *SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux). 

revenir à la page "environnement"